Le Daigo Fukuryū Maru  (« Dragon chanceux no 5 ») est un thonier japonais. Selon le récit des pêcheurs sortis en mer ce jour là, le ciel s’éclaire à l’ouest comme si l’aube venait. Huit minutes plus tard, le bruit leur parvient suivi de retombées plusieurs heures plus tard. Ces retombées constituées d’une fine poussière blanchâtre et friable de corail calciné tombent sur le navire durant 3 heures. Les marins la stockent à mains nues dans des sacs. La poussière s’accroche aux surfaces, aux corps, aux cheveux, à la bouche et aux dents ; après que les effets de la radiation ont commencé à apparaître, les pêcheurs la surnomment shi no hai (死の灰?« cendre de mort »).

En 2020, depuis la formation de l’équipage du premier navire à propulsion nucléaire (USS Nautilus (SSN-571)) en 1952, le programme a formé et qualifié plus de 142 000 opérateurs d’installations de propulsion nucléaire.

Rainbarrel

D.1947-2

The Soviet Union made no announcement after its first atomic bomb test in 1949—but the US did. This is the hitherto untold story of how the secret was extracted from rainwater.

Herbert Friedman, Luther B. Lockhart and Irving H. Blifford

Image : Joe-1, 29 August 1949. Photo from Peter Kuran’s film “Trinity and Beyond: The Atomic Bomb Movie,” as displayed on nuclearweaponsarchive.org, and used with permission of Peter Kuran.

The Keynotes

D.1945-16

Popular events at Theater Two included big dances that featured Los Alamos band “The Keynotes.” This band, created by Harold Fishbine, who had been an amateur musician before the war, played Big Band classics. The band continued to play after the war, doing gigs in Santa Fe. Two other bands at Los Alamos were called Los Cuatros and Sad Sack Six.

Atomkrieg

D.2004-1

Au cours de l’été 1944, pour la première fois, la menace d’une bombe atomique se répand. Il avait été indiqué à la mission diplomatique allemande à Lisbonne qu’une bombe atomique serait larguée sur Dresde, dans les six semaines à venir, si le gouvernement nazi ne demandait pas la paix sous une forme ou une autre. Soixante ans plus tard, l’artiste Antje Majewski et l’auteur Ingo Niermann ont organisé une exposition réunissant des artistes internationaux de différentes générations. Les œuvres, qui pour la plupart ont été créées pour l’exposition, traitent non seulement de la conscience collective des images inextinguibles des “champignons atomiques”, mais reflètent également les dispositions psychologiques dans l’ombre de la bombe. Même si notre peur appartient au passé, la menace appartient au présent.

Breton

D.1958-4

En 1958, André Breton rédigea à Paris un manifeste antinucléaire, “Démasquez les physiciens, videz les laboratoires”, cosigné par de jeunes surréalistes qui s’en prenait à la “théologie de la bombe” et au statut de la science comme nouvel “opium du peuple”. Bien que le texte exhorte le lecteur à soutenir un Comité de Lutte Anti-Nucléaire, il ne semble pas avoir eu de succès. Néanmoins, ce tract est un signe des choses à venir : la néo-avant-garde allait désublimer l’esthétique nucléaire de l’après-guerre.

https://www.e-flux.com/journal/96/243057/shattered-matter-transformed-forms-notes-on-nuclear-aesthetics-part-2/

Basbuggy

D.1967-4

The Jicarilla is the site of the first nuclear gas ‘Stimulation project carried out by the United States Atomic Energy Commission. Project Gasbuggy was detonated on December 10, 1967 in an existing natural gas well to determine whether controlled nuclear explosions could be useful in loosening rock formations to stimulate natural gas flow and extraction. A 29-kiloton device was placed at a depth of 4,240 feet underground. Natural gas, water, and a small amount of oil were produced by the project. Gasbuggy was considered a double failure because it did not produce as much gas as expected and customers were concerned about buying natural gas with traces of radioactivity. Remediation of the surface was conducted in 2004 to remove soils contaminated by drilling muds, with the primary contaminant being diesel. The area around Gasbuggy has been withdrawn from natural gas development. In 1978, a placard was installed at the site noting the location of ground zero. The placard is publicly accessible via Forest Road 357, south of U.S. 64.

100 ton test

D.1945-10

About 800 yards south of ground zero at Trinity Site, construction engineers built a heavy-duty 20-foot wooden platform. It had to be sturdy because they then stacked 108 tons of TNT on top of it. Then, on May 7, 1945, well before dawn, the neatly stacked boxes of TNT were detonated.

Blind test

O.1952-3

Les sujets qui ont observé deux rafales diurnes avaient des yeux adaptés à l’obscurité et se trouvaient dans une caravane étanche à la lumière située à environ 16,1 km des deux rafales.
La moitié des observateurs (nombre total non précisé) n’étaient pas protégés, et l’autre moitié portaient des lunettes de protection rouges dont on a estimé qu’elles transmettaient environ 220C de l’énergie du spectre visible et infrarouge. Tous les observateurs regardaient à travers hublots qui s’ouvraient entre 46 et 52 milisec après le flash, et se refermaient après 2 secondes. Les tests ont été interrompus en raison de deux lésions rétiniennes.

ABLE

D.1946-2

The purpose the Crossroads operation was to investigate the effect of nuclear weapons on a fleet of 95 target ships. Assembled in Bikini Lagoon, the fleet was hit with the two (ABLE and BAKER) detonations of plutonium implosion-type nuclear weapons. Both test incorporated animals to test the effects of exposure to the bomb and the resulting radiation.  The ABLE test included a greater number and variety of animals for testing. Hundreds of animals including goats, pigs, guinea pigs, mice and rats, had been placed on 22 target ships in stations normally occupied by soldiers, and were held in place by small frames and cages. Because ABLE was off its mark, producing a smaller explosion, and the spread out nature of the ships, the immediate blast killed about 10% of the animals.

Goats

D.1946-1

Hollywood. Les chèvres mortes lors de l’explosion nucléaire de Bikini seront honorées lors d’un office mémorial, avec une oraison funèbre et une mise en berne,  dimanche prochain. “ Nous ne pensons pas qu’il soit possible de faire progresser la science en sacrifiant des animaux domestiques qui ont accomplis autant de bienfaits pour l’humanité, comme les chèvres.” déclare le président de l’association des chèvres de la vallée de San Fernando qui finance cette cérémonie. The Daily News. Perth, WA 18 July 1946.

 

Porcs

D.1957-3

Environ 1 200 porcs subirent des expériences bio-médicales ainsi que les effets de souffle. Lors du test Priscilla (37 kT), 719 porcs subirent différentes expériences sur le Frenchman Flat. Quelques porcs furent recouverts de vêtements faits de différents matériaux et enfermés dans des cages élevées dans le but de connaître le meilleur matériau contre les radiations thermiques consécutives à une explosion nucléaire. D’autres porcs furent placés dans des enclos entourés de grandes vitres en verre à quelque distance de l’hypocentre dans le but de déterminer l’effet des débris volants sur des êtres vivants.

Vela 6911

D.1979-3

Le 22 septembre 1979 vers 00h53 GMT, le satellite Vela 6911 détecte le double éclair caractéristique d’une explosion nucléaire atmosphérique apparemment au-dessus de l’océan Indien ou de l’Atlantique Sud. Étant donné que ce satellite fonctionnait au-delà de sa durée de vie prévue et des questions sur la fiabilité de la détection ont été soulevées. Le panel a finalement conclu dans un rapport publié à l’été 1980 que le signal ” ne provenait probablement pas d’une explosion nucléaire. Bien que nous ne puissions pas exclure que ce signal soit d’origine nucléaire”. Cette conclusion a jeté une ombre sur la confiance du public dans la capacité des États-Unis à détecter sans ambiguïté les explosions nucléaires clandestines depuis plus de vingt ans. Après des années de recherches, il semblerait que cet essai puisse être Sud-Africain et ou Israélien.

Surgeonfish

P.1946-1

A radioactive surgeonfish makes its own x-ray. The bright area is a meal of fresh algae. The rest of the body has absorbed and distributed enough plutonium to make the scales radioactive. The fish was alive and apparently healthy when captured.

Atom blasted

A.1945-3

The belief that atomic radiation might create super plants now seems counterintuitive.  It is difficult to trace to a single source, but may have arisen through reports such as this one from 1947, in which plants grown in the “atom-blasted” soil at Nagasaki were recorded as being double in size, and reportedly the “crop yield today from land at blast center is twice that from normal soil.”

 

Rapatronic

A.1952-1

À la fin des années 1930, Harold Edgerton, ingénieur au MIT, a été le pionnier des techniques de photographie à ultra-haute vitesse, pour révéler une balle éviscérant une pomme, la spirale d’un coup de golf ou la chute d’une goutte de lait. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Edgerton a travaillé avec la Commission de l’énergie atomique au développement d’une camera, le Rapatronic, capable de fixer le flash incandescent d’une explosion nucléaire jusqu’au milliardième de seconde. Sur une tour, à dix kilomètres du site d’essais, Edgerton et ses assistants ont ainsi pu enregistrer cette forme rougeoyante comme une forme de vie extraterrestre.

https://www.metmuseum.org/art/collection/search/281785

Huron King

O.1980-1

Huron King Test Chamber, located to the right of 3-08 Road in Area 3, 600 meters from its original location. The Huron King test chamber contained a communications satellite and other space-related experiments, and simulated a space environment. It was used for a rare type of Vertical Line of Sight underground test conducted by the Defense Nuclear Agency, forerunner of the Defense Threat Reduction Agency. The device, which was less than 20 kilotons in yield, was detonated on June 24, 1980.

Cannikin

D.1971-1

Cannikin est l’un des trois essais nucléaires souterrains réalisés sur la petite île d’Amchitka en Alaska. C’est aussi le plus important jamais réalisé par les Etats-Unis à plus de 1 500m sous terre. 5 mégatonne. La terre se soulève verticalement de 4,6 mètres, à une distance de 600 mètres autour du foyer de l’explosion. La décharge provoque un tremblement de terre de magnitude 7 sur l’échelle de Richter.

https://www.military.com/video/nuclear-bombs/nuclear-weapons/cannikin-nuclear-test-footage/1402452751001 

Faultless

D.1968-1

One of the lesser-known, but still epic events of the nuclear research program was “Project Faultless,” an underground detonation of a megaton nuclear bomb in the middle of the Mojave.

Whisky

O.1960-1

Comme toutes les matière vivantes, l’orge distillée en whisky a absorbé du carbone : du carbone 12 “ordinaire” et une faible proportion de ses isotopes 13 et 14. C’est l’étude des proportions respectives de carbone 14 et de carbone 12 et 13 qui permet aux archéologues de dater les vieux objets faits de matière organique.  Au fil du temps, le carbone 14 se désintègre selon une loi connue. Donc, plus la proportion de l’isotope 14 est faible, plus l’objet est vieux. Si l’orge qui a été distillée a poussé après les essais nucléaires, ce taux de carbone 14 sera anormalement élevé. Cité par The Telegraph, le directeur du laboratoire d’Oxford Tom Highman parle d’une “signature” spécifique de la deuxième moitié du XXe siècle.

Pousette

D.1947-1

The Atom. One World 1947–48 The Atom. One World records what, for the artist, was a crucial visual trope associated with his assessment of emerging new technology and its subsequent impact on the world. In presenting an image of the ominous mushroom cloud of a nuclear explosion, Pousette-Dart highlights the irony of world unity attained through… Lire la suite Pousette

Cinq morts, des tests militaires en cause, des niveaux de radiations qui ont temporairement augmenté… Voilà ce que l’on sait officiellement pour le moment à propos de l’explosion d’une base militaire russe, qui s’est produite jeudi 8 août. L’accident s’est produit à la mi-journée sur une plate-forme militaire offshore à Nyonoksa, au nord du pays.… Lire la suite Nyonoksa

Souvenir

D.2017-1

Alors que le Japon a fêté le funeste anniversaire des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki d’août 1945, une mauvaise nouvelle peut en cacher une autre. Un objet oblong de 85 cm de long pour 15 cm de diamètre, suspecté d’être une bombe, a ainsi été découvert le 10 août 2017 dans l’enceinte de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi, a indiqué Tepco.

Nuke Mars

A.2015-2

Elon Musk publie un article où il planifie la colonisation de Mars par des millions de personnes en moins dun siècle. Le principe consiste à frapper la planète avec des armes nucléaires. Les calottes glaciaires viendraient à fondre, libérant de grandes quantités de dioxyde de carbone dans latmosphère. Un effet de serre augmenterait la température ainsi que la pression atmosphérique. La planète serait vivable.

Business Insider, 20 mars 2019

Il apparaît dans l’eau des réacteurs, dans le combustible usé, dans des piscines d’entreposage et sous forme d’effluents lors du retraitement. Mélangé au deutérium, il entre dans la composition des bombes H et du combustible des réacteurs à fusion. Avec le lithium et le bore, il fait partie des atomes primordiaux impliqués dans le big bang, il y un peu plus de 13 milliards d’années. Sa lumière illumine les cadrans de certaines montres et les instruments de bord, pour la navigation de nuit.

Fils de cuivre, leds, composants électroniques, plexiglas 15 x 15 x 15 cm – 2015

It is found in the water of nuclear reactors, in spent fuel, in storage pools, and as effluent during reprocessing. Fused with deuterium, it is used for H bombs and fusion reactor fuel. Alongside lithium and boron, it was one of the primordial atoms involved in the Big Bang. In the dark, it illuminates watch faces and the displays of navigational instruments.

Copper wires, LEDs, electrical components, Plexiglas, 15 x 15 x 15 cm – 2015

Stèle

D.2014-3

Le conseil des ministres a décidé de ne pas renouveler à l’association Moruroa e tatou l’allocation d’occupation temporaire du terrain où elle est implantée place Jacques Chirac afin d’y réaliser de nouveaux aménagements destinés aux plaisanciers. La destruction de la stèle implantée à Papeete à la mémoire des victimes des essais nucléaires en juillet 2006… Lire la suite Stèle

Oziorsk

O.2012-1

La ville d’Oziorsk est bâtie en 1948, au milieu de la forêt. On y produit le plutonium des bombes atomiques. Jusquen 1993, elle ne figure sur aucune carte. À partir des années 1950, 250 000 animaux y ont été exposés à des rayons ionisants pour analyser leurs effets. Des étagères pleines de lames, d’échantillons et de blocs de cire dans des sacs en plastique… Soile Tapira est venue récupérer ces précieuses archives pour les déposer au Centre Helmholtz, Munich.

Alison Abbott, « Les aventuriers de l’archive perdue », Courrier international, 4 juillet 2012. Originalement paru dans Nature 485, 9 mai 2012

NukeMap

D.2012-1

NUKEMAP est un logiciel de simulation en ligne présentant une projection géolocalisée des effets dune arme nucléaire sur une zone donnée, en fonction de sa puissance et de laltitude de lexplosion. Dabord développé dans un but éducatif, le site est visité par environ trois millions de personnes qui ont fait exploser environ 30 millions de bombes virtuelles. La moyenne est de 5 « explosions » par visiteur.

https://nuclearsecrecy.com/nukemap/

 

Depuis son arrivée au Metropolitan Opera, son directeur Peter Gelb n’a cessé de vouloir moderniser les productions « traditionnellement traditionnelles » de l’institution new-yorkaise. Ce nouveau Faust, coproduit avec l’English National Opera comme la Madama Butterfly qui ouvrit la première saison du nouveau directeur (voir recension), en est une nouvelle illustration. Des McAnuff transpose l’ouvrage dans une ère nucléaire, a priori entre les… Lire la suite Faust

NADAV KANDER traveled to the steppes of Kazakhstan four years ago to see the “closed cities” of the Soviet nuclear testing area, a network of cities all but invisible to outsiders until the arrival of Google Earth. The photographer ventured first to the town of Kurchatov — named for the physicist who developed the USSR’s… Lire la suite Nadav Kander

La Z machine est un générateur de rayons X pulsés, ultra-compact à cadence élevée, le plus puissant au monde dans les années 2010. Elle est installée dans les locaux des laboratoires Sandia à Albuquerque au Nouveau-Mexique (États-Unis). Conçue pour soumettre des matériaux à des conditions extrêmes de température et de pression, elle est principalement utilisée dans le but de rassembler… Lire la suite Z Machine

LE RÉACTEUR EXPÉRIMENTAL de Kushab, au Pakistan, photographié ici par un satellite commercial, produit l’équivalent de quelques bombes au plutonium chaque année.

Tybee Island

P.1996-1

Le 5 février 1958, après une collision avec un autre appareil militaire, le bombardier B-47B largue volontairement une bombe près de l’île Tybee. Elle porte le numéro de série 47782, pèse 3 500 kg et contient une charge de plutonium. Les recherches durent plusieurs semaines. Le rapport évoque l’enfouissement de la bombe sous 2 à 5 mètres de vase. En 1996, le site est choisi pour accueillir les compétitions olympiques de voile pour les jeux d’Atlanta.

http://tontondaniel.over-blog.com/2018/01/la-bombe-de-tybee-island.html

Au-dessus de l’atoll plane toujours l’ombre de Tydée. L’essai nucléaire souterrain du 25 juillet 1979 ainsi baptisé a entraîné l’effondrement d’un bloc de récif corallien. Désormais, «la probabilité d’un événement comme celui-ci est infime», répète l’armée française. «Alors pourquoi dépenser douze milliards, s’il n’y a pas de risque?», s’agite Roland Oldham. «Douze milliards! C’est énorme!»… Lire la suite Tydée

La chasse au mercure rouge dure depuis des siècles. On prête à cette substance la réputation de pouvoir contribuer à la confection de bombes à neutrons de très petite taille, aussi dangereuses que des bombes nucléaires. Elle serait capable de diffuser des nuages toxiques et détraquer les radars… À en croire la BBC, de nombreux… Lire la suite Mercure rouge

In the summer of 2009, we performed a field survey of the “Taiga” peaceful underground nuclear explosion site, the Perm region, Russia (61.30° N, 56.60° E). The explosion was carried out by the USSR in 1971. This paper provides an extended summary of the available published data on the “Taiga” experiment. A detailed description of… Lire la suite Taïga

Dans les années 2000, des écologistes locaux menèrent plusieurs expéditions jusqu’au cratère Taïga (61° 18′ 21″ N, 56° 35′ 55″ E), et rencontrèrent la seule personne résidant encore au village de Vassioukovo. Les barrières entourant le cratère avaient rouillé et étaient détruites, et le « lac Atomique » était devenu un lieu fréquenté pour la pêche par les résidents des villages alentour ; il est… Lire la suite Cratère Taiga

Thulé

P.1968-1

En 1968, un bombardier américain transportant des bombes thermonucléaires s’écrase à Thulé dans le Groenland. Les bombes sont détériorées, une partie de la matière fissile se répand sur la glace. Au dégel, elle se dépose sur le sol ou passa dans l’eau de mer. Les mesures ultérieures ne détectent pas de contamination particulière de lenvironnement.

http://www.irma-grenoble.com/PDF/05documentation/rapports_irma/3_Les_accidents.pdf

 

Blue Flesh

D.1974-1

Essais nucléaires français effectués depuis Dindon (Moruroa) :

27/06/1967, 8 h 30, 340 m : Antarès ; 15/07/1968, 9 h, 650 m : Castor ; 08/09/1968, 9 h, 700 m : Procyon ; 22/05/1970, 10 h 30, 500 m : Cassiopée ; 03/07/1970, 10 h 30, 500 m : Licorne; 06/08/1970, 11 h, 500 m : Toucan ; 12/06/1971, 10 h 15, 450 m : Encelade ; 14/08/1971, 10 h, 480 m, Rhéa : 30/06/1972, 9 h 30, 220 m : Titania ; 29/07/1972, 9 h 40, 220 m : Obéron ; 21/07/1973, 9 h, 220 m : Euterpe ; 24/08/1973, 9 h : Parthénope ; 16/06/1974, 8 h 30, 220 m : Capricorne ; 07/07/1974, 14 h 15, 220 m : Gémeaux ; 15/08/1974, 15 h 30, 312 m : Scorpion ; 14/09/1974, 14 h 30, 312 m : Verseau
Tirs sous ballon effectués depuis Denise (Moruroa) : 11/09/1966, 7 h 30 : Bételgeuse ; 05/06/1967, 9 h, 1200 m : Altaïr ; 07/07/1968, 12 h, 295 m : Capella ; 03/08/1968, 11 h, 463 m : Pollux ; 15/05/1970, 490 m, 10 h : Andromède ; 560 m, 24/06/1970, 10 h 30 : Éridan ; 560 m, 27/07/1970, 11 h, 220 m : Pégase ; 05/06/1971, 10 h 15, 275 m : Dioné ; 04/07/1971, 12 h 30, 230 m, Japet ; 08/08/1971, 9 h 30, 230 m : Phœbé ; 25/06/1972, 10 h, 230 m : Umbriel ; 28/07/1973, 14 h 06, 270 m : Melpomène ; 18/08/1973, 9 h 15, 270 m : Pallas ; 17/07/1974, 8 h, 270 m : Centaure ; 24/08/1974, 14 h 45, 270m : Taureau

Lasers 405 nm, gel de porc, poudre de strontium, verre, dimensions variables, 2021

405 nm lasers, gelatine, strontium, glass powder, variable dimensions, 2021

Ernest Pignon-Ernest est un artiste plasticien français, né à Nice en 1942. Considéré comme l’un des pionniers de l’« art urbain », son œuvre procède depuis 1966 par intervention dans des lieux choisis pour leur signification, évidente ou implicite, qu’il marque de dessins éphémères – pour la plupart des pochoirs ou sérigraphies de personnages en taille réelle. Cette modalité d’expression tire son origine de… Lire la suite Pignon

Palomarès

P.1966-1

En janvier 1966, deux avions américains s’écrasent au-dessus du village de Palomares, en Espagne. Deux bombes sont récupérées intactes, les deux autres détruites par leur chute. Les parties du sol les plus contaminées sont décapées, enlevées et envoyées pour stockage aux États-Unis.

http://www.irma-grenoble.com/PDF/05documentation/rapports_irma/3_Les_accidents.pdf

 

Le département de la Défense des États-Unis dément avoir perdu des bombes, alors que la presse est au courant.

Un énorme dispositif aérien et naval cherche pendant presque trois mois la quatrième bombe : une fouille de 80 jours impliquant 3 000 hommes et 38 vaisseaux de l’US Navy permet à un sous-marin ALVIN de retrouver la bombe à 869 mètres de profondeur, à 8 km du rivage. Elle n’a été trouvée que quand le commandement militaire américain a fini par écouter le témoignage de Francisco Simó Orts4, un pêcheur devenu héros local, connu en Espagne sous le sobriquet de Paco el de la bomba (« Paco, le type de la bombe ») qui, à bord de son chalutier, avait repéré avec ses jumelles le point d’impact d’un gros tube gris doté de son parachute gris de sécurité5.

L’Espagne exige des États-Unis de reprendre ce qui reste de terre polluée et de la transporter dans son territoire6.

Durant la première opération de décontamination, 1 400 tonnes de sol légèrement contaminé sont expédiées vers le centre de retraitement de Savannah River Site à Aiken en Caroline du Sud. Les plants de tomates contaminés sont enterrés ou brûlés. L’Espagne n’ayant pas édicté de mesures en cas d’accident nucléaire, les États-Unis, en concertation avec l’Espagne, appliquent les recommandations utilisées au site d’essais du Nevada concernant le plutonium et les autres substances radioactives.

Pour tenter de sauver la saison touristique, les autorités organisent une vaste campagne de communication : sous l’œil d’une vingtaine de caméras du monde entier7 et d’une nuée de photographes, l’ambassadeur américain Angier Biddle Duke invite plusieurs ministres espagnols dont Manuel Fraga à se baigner en mer, pour prouver qu’il n’y a aucun danger radioactif. Mais, prudemment, ils ont choisi une plage située à 15 kilomètres du lieu d’impact des bombes8.

En 1971, seuls 100 villageois (6 % de la population) sont examinés. 29 tests de contamination positifs sont écartés car jugés « statistiquement insignifiants ». En date de 2008, certaines zones restent encore contaminées. Selon un rapport de la Defense Nuclear Agency (DNA) de 1975 : « Palomares demeure l’un des quelques sites dans le monde servant de laboratoire expérimental, probablement le seul offrant un regard sur une zone agricole ».

Sur les 714 personnes suivies jusqu’en 1988, 124 avaient un taux de plutonium dans les urines supérieur au minimum détectable9.

En 2008, en pleine frénésie immobilière, des promoteurs s’intéressent à cette partie de la côte d’Almeria mais le taux d’américium est très largement supérieur au maximum autorisé. La zone est déclarée inconstructible10 : des terrains de Palomares restent clôturés et une partie de ses 1 500 habitants voyagent à Madrid, deux fois par an, pour subir une inspection médicale. Les rapports médicaux de 1966 n’ont été déclassifiés qu’en 1986. Quand l’accident a eu lieu, les explosifs non atomiques ont explosé, mais pas les engins nucléaires. Pourtant deux détonateurs ont été activés.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_nucl%C3%A9aire_de_Palomares

 

X-10

M.1965-1

Iode 131, carbone 14, phosphore 32, le réacteur X 10 fournit jusquen 1963 toutes sortes d’isotopes pour le traitement des cancers. Il est classé monument historique en 1965. Pendant la guerre, dans le cadre du projet Manhattan, il avait livré au laboratoire le plutonium des bombes.

Jean Tinguely

D.1962-1

Jean Tinguely met en scène Étude pour une fin du monde nº 2 (1962), dans le désert du sud-ouest des États-Unis. Un ensemble autodestructeur de pièces sculpturales composées de détritus collectés dans une décharge à proximité de Las Vegas. Brinkley déclare qu’il s’agissait de « la plus grande réunion de journalistes depuis les premiers essais atomiques, ici, il y a quinze ans ».

Kim Stringfellow, The End of the World, September 2014

Gnome

D.1961-2

Les techniciens américains doivent faire exploser dimanche, à 16 heures – heure française, – une charge nucléaire de 5 kilotonnes dans un site souterrain aménagé au sud-est de la ville de Carlsbad, dans le Nouveau-Mexique Cette expérience, à laquelle de nombreux hommes de science étrangers assisteront et qui répond au nom d’opération Gnome, a pour but d’étudier la manière dont il serait possible de tirer un profit pacifique des explosions atomiques. Ce sera la première fois que l’on provoquera la détonation d’un engin nucléaire en poursuivant des objectifs exclusivement pacifiques. Aussi, nombreux sont ceux qui voient dans cette expérience un événement appelé, disent-ils, à faire date.

Goldsboro

P.1961-1

Le jeune garçon sest précipité dehors pour apercevoir le Boeing B-52 enflammé, une aile manquante, des débris en feu projetés dans toutes les directions, s’écraser dans un champ. « Tout était en flammes » témoigne Reeves, aujourd’hui âgé de 78 ans. « La pelouse brûlait. La route était en train de fondre. Ma mère priait. Elle pensait que c’était la fin des temps. » En plus de l’épave, quelque part dans la nuit se trouvaient les restes de deux bombes thermonucléaires. Et elles y sont toujours.

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/la-nuit-ou-deux-bombes-atomiques-sont-tombees-sur-la-caroline-du-nord

 

S’il me prenait d’analyser au compteur Geiger le sol de ce champ de coton où Billy Reeves et moi-même nous tenons, il y a fort à parier qu’il ne détecterait rien d’anormal. La terre est remarquablement efficace lorsqu’il s’agit d’absorber les radiations. Cela n’enlève rien au fait qu’à 60 mètres sous nos pieds repose le noyau… Lire la suite Coton

Tiré depuis le sommet d’une tour métallique de 100m, le premier essai nucléaire dégage une puissance de 70 kilotonnes. Ce dégagement d’énergie représente quatre fois celui de la bombe d’Hiroshima. Lorsque l’explosion se produit à 7h04, un gigantesque éclair zèbre le ciel du Sahara algérien. Dans un rayon de 300 mètres, le sable se vitrifiera… Lire la suite Vitrifier

Gerboise bleue

D.1960-1

Son nom de code fait référence à la gerboise, un petit rongeur des steppes, et à la couleur bleue, qui symbolise la France à l’étranger. Lorsque l’explosion se produit le 13 février 1960 à 7 h 4 dans la région de Reggane, alors département français du Sahara, un gigantesque éclair zèbre le ciel. Dans un rayon de 300 mètres, le sable se vitrifie sous l’effet de la chaleur. « Hourra pour la France ! », s’écrie le général de Gaulle depuis Paris.
Solène Vizier, Initiatives pour le désarmement nucléaire (IDN), 24 février 2020

Chariot

P.1958-1

Edward Teller, père de la bombe H américaine, initie le projet Chariot : créer, ex nihilo, un grand port en Alaska en utilisant six bombes atomiques. Aucune détonation naura finalement lieu. Mais les résidus dune explosion sont transportés sur le site pour estimer les effets sur les sources deau d’éjectas radioactifs retombant sur les plantes de la toundra.

Pierre Barthélémy, « Redessinons l’Alaska à la bombe atomique », Le Monde, 27 janvier 2014

Le physicien Edward Teller, père de la bombe H américaine, a mené le projet Chariot : créer, ex nihilo, un grand port en Alaska pour faciliter le transport du charbon… en utilisant six bombes atomiques. Le lieu est choisi, Cape Thompson, dans le nord-ouest, et le plan vite conçu. Six bombes atomiques sont prévues. Quatre… Lire la suite Point Hope

Le vol spatial nucléaire n’est pas facilement réalisable. Les fusées spatiales exigent non seulement de l’énergie, mais aussi de la masse, de la matière éjectée vers l’arrière, ce que le combustible nucléaire fournit très peu. Pour les fusées, la limite n’est pas le manque d’énergie, mais la haute température atteinte. Les tuyeres utilisées sont déjà chauffées au… Lire la suite Orion

The present paper analyzes the transformation of seismology from a small academic discipline to a large academic-military-industrial enterprise during the 1960s. In the late 1950s scientists, diplomats, and policy-makers recognized that improved seismological knowledge was crucial for the detection and identification of Soviet underground nuclear-weapon tests. Consequently, the Eisenhower administration initiated a comprehensive research and… Lire la suite Seismology

Bruyères-le-Châtel est une commune française située à trente-deux kilomètres au sud-ouest de Paris dans le département de l’Essonne. La superficie de la commune est de 1 291 hectares ; son altitude varie entre 46 et 168 mètres. La commune est arrosée par la Charmoise, ainsi que par la Vidange, affluent de l’Orge. La commune fut créée en 1793 sous le nom… Lire la suite Bruyères-le-Châtel

De 1951 à 1962, le Nevada a été le théâtre du sublime technologique sous sa forme ultime. La plupart des essais atmosphériques de bombes atomiques étaient menés sur le Nevada Test Site, à mi-chemin entre Garden Valley et Las Vegas. Visible des toits des hôtels-casinos, le spectacle des champignons atomiques constituait alors une attraction touristique… Lire la suite Sublime

Operation Ranger was the fourth American nuclear test series. It was conducted in 1951 and was the first series to be carried out at the Nevada Test Site. All the bombs were dropped by B-50D bombers and exploded in the open air over Frenchman Flat (Area 5). These tests centered on the practicality of developing a second generation of nuclear weapons using smaller amounts of… Lire la suite Operation Faust

En novembre 1949, peu après l’essai de la première bombe nucléaire soviétique le 23 septembre 1949, Andreï Vychinski, le représentant soviétique aux Nations Unies, publia une déclaration les efforts de l’URSS de développer sa propre capacité nucléaire. Il dit : « Bien que l’Union Soviétique ait autant de bombes que nécessaire dans les circonstances malheureuses de la guerre, elle utilise l’énergie… Lire la suite Explosion nucléaire pacifique

SAGE

A.1949-2

Après lexplosion de la première bombe soviétique, le gouvernement américain accorde des crédits illimités pour développer un réseau dordinateurs capable d’intercepter un missile en temps réel. Wilbur M. Smith publie This Atomic Age and the Word of God. Les fondamentalistes y voient la preuve que la bombe doit endiguer les ambitions des ennemis « rouges ». Le livre se vend à des milliers dexemplaires. SAGE n’intercepta aucun missile, mais inspira larchitecture du réseau Internet.

Marie d’Udekem-Gevers, « L’histoire de l’informatique : une suite de hasards »

Le laboratoire national d’Argonne (en anglais Argonne National Laboratory ou ANL) est l’un des plus importants laboratoires de recherche des États-Unis, créé par le gouvernement fédéral des États-Unis le 1er juillet 1946 pour poursuivre la recherche et développement dans le domaine de l’utilisation de l’énergie nucléaire. Argonne est le centre d’origine des recherches nucléaires aux États-Unis. Il est issu du projet Manhattan pendant la Seconde Guerre mondiale et, au début, était sous… Lire la suite Argonne

At the end of World War II on August 6, 1945 an atomic bomb was dropped on Hiroshima by the Americans. The plants and trees in the area around the epicentre were examined in September 1945. Among the survivors were the six Ginkgo biloba trees shown on this page. They were situated near the blast… Lire la suite Gingko

Housenbou

D.1945-14

À un kilomètre de l’épicentre, un vieil arbre se dresse près du temple d’Housenbou. L’édifice est détruit, l’arbre est calciné, tout est mort. Un an plus tard, aucune vie ne reprend sur cette terre irradiée, hormis une petite pousse qui sort du sol à partir de la souche de l’arbre. De cette petite branche, un arbre renaît de ses cendres sans malformation apparente. Pour la reconstruction du temple après la guerre, l’architecte dessina les marches de l’escalier du temple en forme de U, ménageant ainsi un emplacement pour l’arbre.

08h15

A.1945-2

À Hiroshima, les horloges arrêtées ont pris valeur de symbole. Elles indiquent, par larrêt du temps mécanique, une possibilité que réactivent les événements majeurs : la fin de lHistoire, larrêt du temps. Le matin du 6 août 1945, à 8 h 15, Hiroshima est atomisée. Il est 1 h 15 en France (où les aiguilles continuent de tourner), nous sommes encore le 5 août à New York, il est 19 h 15 (et les aiguilles continuent aussi de tourner).

Yoann Moreau, Vivre avec les catastrophes, Paris, PUF, 2017, p. 84-85

We knew the world would not be the same. A few people laughed. A few people cried. Most people were silent. I remembered the line from the Hindu scripture, the Bhagavad Gita… “Now I am become death, the destroyer of worlds.” I suppose we all felt that, one way or another. — J. Robert Oppenheimer

Philip Morrison

O.1958-2

En 1945, Philip Morrison fait partie des physiciens qui travaillent à l’élaboration de la première bombe nucléaire américaine. Il transporte le dispositif de détonation de l’engin nucléaire sur le siège arrière de sa Dodge. Après la guerre, il devient l’un des plus farouches opposants au développement des armes atomiques. En 1958, il publie une série d’articles qui jettent les bases de ce qui deviendra l’astronomie gamma, et qui permet d’observer les plus violents phénomènes du cosmos grâce aux rayons gamma qui viennent frapper la terre dans de grandes piscines d’eau purifiées.

Strictly Confidential The attached detailed report concerns the possibility of constructing a “super-bomb” which utilises the energy stored in atomic nuclei as a source of energy. The energy liberated in the explosion of such a super-bomb is about the same as that produced by the explosion of 1,000 tons of dynamite. This energy is liberated… Lire la suite Memorandum, 1940

Réaction

D.1933-1

La fission produit des neutrons. Ces derniers peuvent donc entrer à leur tour en collision avec d’autres atomes. Ainsi, la réaction s’auto-entretient puisque la première réaction engendre une série de réactions : on parle alors de réaction en chaine. Leó Szilárd est probablement le premier scientifique à penser sérieusement à la d’une réaction nucléaire en chaîne. Elle… Lire la suite Réaction

Joachimsthal

P.1898-1

En 1898, les époux Curie font venir de la mine de Joachimsthal dix tonnes de déchets de lessivage obtenus après la fabrication des couleurs d’urane. Ils en extraient le radium et le polonium. En 1938, la Tchécoslovaquie est annexée par l’Allemagne nazie. L’usine de pigments est démolie. En 1945, l’Union soviétique s’arroge le droit d’exploiter la mine jusqu’à sa fermeture. Des dizaines de milliers de prisonniers sont enrôlés. À la fin des années 1990, on décontamine le site et l’on redessine les paysages marqués par de gigantesques terrils.

https://magazine.cim.org/en/in-search/minings-bohemian-boomtown