Wise

D.2001-1

Le cabinet Wise-Paris a calculé quun scénario daccident grave dans une seule des piscines de refroidissement de combustible irradié de La Hague pourrait conduire à un relâchement de radioactivité dont limpact équivaudrait à plusieurs dizaines de fois celui de laccident de Tchernobyl. La chute volontaire dun avion commercial sur La Hague, hypothèse toujours jugée « improbable » par Cogema, pourrait aussi déboucher sur un tel scénario.

Xavier Coeytaux, Yacine Faïd, Yves Marignac et Mycle Schneider, « Les installations nucléaires exposées au risque de chute d’avion », Briefing NRA-v4, Wise-Paris, 26 septembre 2001

Palomarès

P.1966-1

En janvier 1966, deux avions américains s’écrasent au-dessus du village de Palomares, en Espagne. Deux bombes sont récupérées intactes, les deux autres détruites par leur chute. Les parties du sol les plus contaminées sont décapées, enlevées et envoyées pour stockage aux États-Unis.

http://www.irma-grenoble.com/PDF/05documentation/rapports_irma/3_Les_accidents.pdf

 

Le département de la Défense des États-Unis dément avoir perdu des bombes, alors que la presse est au courant.

Un énorme dispositif aérien et naval cherche pendant presque trois mois la quatrième bombe : une fouille de 80 jours impliquant 3 000 hommes et 38 vaisseaux de l’US Navy permet à un sous-marin ALVIN de retrouver la bombe à 869 mètres de profondeur, à 8 km du rivage. Elle n’a été trouvée que quand le commandement militaire américain a fini par écouter le témoignage de Francisco Simó Orts4, un pêcheur devenu héros local, connu en Espagne sous le sobriquet de Paco el de la bomba (« Paco, le type de la bombe ») qui, à bord de son chalutier, avait repéré avec ses jumelles le point d’impact d’un gros tube gris doté de son parachute gris de sécurité5.

L’Espagne exige des États-Unis de reprendre ce qui reste de terre polluée et de la transporter dans son territoire6.

Durant la première opération de décontamination, 1 400 tonnes de sol légèrement contaminé sont expédiées vers le centre de retraitement de Savannah River Site à Aiken en Caroline du Sud. Les plants de tomates contaminés sont enterrés ou brûlés. L’Espagne n’ayant pas édicté de mesures en cas d’accident nucléaire, les États-Unis, en concertation avec l’Espagne, appliquent les recommandations utilisées au site d’essais du Nevada concernant le plutonium et les autres substances radioactives.

Pour tenter de sauver la saison touristique, les autorités organisent une vaste campagne de communication : sous l’œil d’une vingtaine de caméras du monde entier7 et d’une nuée de photographes, l’ambassadeur américain Angier Biddle Duke invite plusieurs ministres espagnols dont Manuel Fraga à se baigner en mer, pour prouver qu’il n’y a aucun danger radioactif. Mais, prudemment, ils ont choisi une plage située à 15 kilomètres du lieu d’impact des bombes8.

En 1971, seuls 100 villageois (6 % de la population) sont examinés. 29 tests de contamination positifs sont écartés car jugés « statistiquement insignifiants ». En date de 2008, certaines zones restent encore contaminées. Selon un rapport de la Defense Nuclear Agency (DNA) de 1975 : « Palomares demeure l’un des quelques sites dans le monde servant de laboratoire expérimental, probablement le seul offrant un regard sur une zone agricole ».

Sur les 714 personnes suivies jusqu’en 1988, 124 avaient un taux de plutonium dans les urines supérieur au minimum détectable9.

En 2008, en pleine frénésie immobilière, des promoteurs s’intéressent à cette partie de la côte d’Almeria mais le taux d’américium est très largement supérieur au maximum autorisé. La zone est déclarée inconstructible10 : des terrains de Palomares restent clôturés et une partie de ses 1 500 habitants voyagent à Madrid, deux fois par an, pour subir une inspection médicale. Les rapports médicaux de 1966 n’ont été déclassifiés qu’en 1986. Quand l’accident a eu lieu, les explosifs non atomiques ont explosé, mais pas les engins nucléaires. Pourtant deux détonateurs ont été activés.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_nucl%C3%A9aire_de_Palomares

 

Goldsboro

P.1961-1

Le jeune garçon sest précipité dehors pour apercevoir le Boeing B-52 enflammé, une aile manquante, des débris en feu projetés dans toutes les directions, s’écraser dans un champ. « Tout était en flammes » témoigne Reeves, aujourd’hui âgé de 78 ans. « La pelouse brûlait. La route était en train de fondre. Ma mère priait. Elle pensait que c’était la fin des temps. » En plus de l’épave, quelque part dans la nuit se trouvaient les restes de deux bombes thermonucléaires. Et elles y sont toujours.

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/la-nuit-ou-deux-bombes-atomiques-sont-tombees-sur-la-caroline-du-nord

 

S’il me prenait d’analyser au compteur Geiger le sol de ce champ de coton où Billy Reeves et moi-même nous tenons, il y a fort à parier qu’il ne détecterait rien d’anormal. La terre est remarquablement efficace lorsqu’il s’agit d’absorber les radiations. Cela n’enlève rien au fait qu’à 60 mètres sous nos pieds repose le noyau… Lire la suite Coton