Atomkrieg

D.2004-1

Au cours de l’été 1944, pour la première fois, la menace d’une bombe atomique se répand. Il avait été indiqué à la mission diplomatique allemande à Lisbonne qu’une bombe atomique serait larguée sur Dresde, dans les six semaines à venir, si le gouvernement nazi ne demandait pas la paix sous une forme ou une autre. Soixante ans plus tard, l’artiste Antje Majewski et l’auteur Ingo Niermann ont organisé une exposition réunissant des artistes internationaux de différentes générations. Les œuvres, qui pour la plupart ont été créées pour l’exposition, traitent non seulement de la conscience collective des images inextinguibles des “champignons atomiques”, mais reflètent également les dispositions psychologiques dans l’ombre de la bombe. Même si notre peur appartient au passé, la menace appartient au présent.

Hara

D.1945-11

Sadae, l’épouse de Hara, tombe malade en 1939 et décède en 1944. Il avait dit d’elle : « Si je dois perdre ma femme, je ne vivrais qu’un an pour laisser un recueil de beaux et tristes poèmes ». Un an plus tard, juste avant le premier anniversaire de sa mort, il est exposé au bombardement atomique de Hiroshima dans la maison de ses parents à Motomachi. Ces deux expériences traumatisantes sont devenues centrales dans son travail.

Breton

D.1958-4

En 1958, André Breton rédigea à Paris un manifeste antinucléaire, “Démasquez les physiciens, videz les laboratoires”, cosigné par de jeunes surréalistes qui s’en prenait à la “théologie de la bombe” et au statut de la science comme nouvel “opium du peuple”. Bien que le texte exhorte le lecteur à soutenir un Comité de Lutte Anti-Nucléaire, il ne semble pas avoir eu de succès. Néanmoins, ce tract est un signe des choses à venir : la néo-avant-garde allait désublimer l’esthétique nucléaire de l’après-guerre.

https://www.e-flux.com/journal/96/243057/shattered-matter-transformed-forms-notes-on-nuclear-aesthetics-part-2/

Little Sunfish

O.2021-3

Ludovic Bernhardt, Réacteur 3 [Fukushima] est une exploration poétique des vidéos filmées par les robots explorateurs et “décontaminateurs” de la centrale nucléaire de Fukushima : errance du robot Little Sunfish qui s’est aventuré dans les eaux radioactives du réacteur 3 de la centrale.
Ce livre veut enfoncer le langage dans les toxicités visuelles, sombres et granuleuses, de la catastrophe techno-scientifique. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, des zones interdites à l’homme par leur haut degré de contaminations radioactives s’installent dans une géographie du chaos : les robots se substituent à l’être humain pour explorer l’inexplorable. Réacteur 3 [Fukushima] est un texte post-apocalyptique sur la catastrophe nucléaire, la robotisation du monde contemporain, les images-machines et leurs pulsions scopiques.

https://www.editions-lanskine.fr/livre/reacteur-3-fukushima

Le principe

O.2015-2

“Le principe” de Jérôme Ferrari : Heisenberg, de la science à la bombe

Dans “Le principe” (Actes Sud), Jérôme Ferrari, Prix Goncourt 2012, se penche sur la figure du physicien Werner Heisenberg, inventeur de la mécanique quantique, puis artisan involontaire de la fabrication de la bombe atomique. C’est par la voix d’un jeune philosophe que se profile la destinée du scientifique, et que, du “principe d’incertitude” à l’horreur d’Hiroshima, s’expriment les questions.

D’Ivoi

P.1909-1

En 1909, le romancier Paul d’Ivoi publie La Course au radium dans sa série des Voyages excentriques. L’ambiance scientifique et fantaisiste de cette série de romans publiés entre 1894 et 1916 s’inspire des Voyages extraordinaires de Jules Verne.

L’empire de l’atome se déroule en 12 000 après JC. Dans des temples gardés par des prêtres atomiques, l’uranium, le plutonium et le radium sont des dieux. Clane, issu de la famille régnante, nait après une exposition radioactive accidentelle. Eduqué à l’isolement par un prêtre scientifique, l’enfant est doué de pouvoirs supranormaux. Responsable des victoires martiennes et vénusiennes, il sauve l’empire après une invasion barbare et se tient prêt à protéger le système solaire contre une éventuelle attaque d’au-delà de notre système solaire. Le livre est écrit en 1946.

Blowups Happen

A.1940-1

Il arrive que ça saute (titre original : Blowups Happen) est une nouvelle de Robert Heinlein publiée pour la première fois dans Astounding Science Fiction en 1940. La nouvelle a été révisée par l’auteur en 1946 pour l’adapter aux connaissances issues du Projet Manhattan et de l’explosion des deux bombes atomiques sur le Japon en août 1945.

Robert Heinlein imagine une industrie nucléaire civile ayant construit des centrales nucléaires afin d’alimenter en énergie les États-Unis. Il évoque aussi les risques engendrés par la construction et la maintenance de ces centrales, et propose une solution inattendue pour faire face au risque nucléaire.

Terminus Radieux

M.2014-1

Des siècles après la fin de l’Homme rouge, dans une Sibérie rendue inhabitable par les accidents nucléaires, des morts-vivants, des princesses et des corbeaux s’obstinent à poursuivre le rêve soviétique.

« J’avoue être choqué cette année par la présence de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) et d’un bureau de la Défense. Ils sollicitent l’imaginaire de la science-fiction et sa capacité d’anticipation pour répondre à leurs problématiques. Les auteurs de science-fiction ne sont pas là pour imaginer l’art futur de la guerre… Lire la suite Science-fiction

Henning Mankell

P.2015-1

Lauteur finlandais Henning Mankell est fasciné par Onkalo, cette énorme cavité, creusée dans la roche, à 430 mètres sous terre pour y enfouir les déchets nucléaires des centrales du pays. Ils devront y rester cent mille ans, avant de perdre leur dangerosité. Une éternité. Se sachant condamné par un cancer, Henning Mankell a voulu visiter le site ; mais les Finlandais ont refusé, de peur quil sen serve comme théâtre du crime pour un de ses prochains polars.

Anne-Françoise Hivert, Libération, 5 octobre 2015

“Dès 1989, l’écrivain anglais Julian Barnes la pointait dans son recueil de nouvelles, Une histoire du monde en 10 chapitres ½ : Comment transformer la catastrophe en art ? De nos jours, le processus est automatique. Un président est assassiné ? Vous pouvez avoir le livre ou le film ou le livre adapté en film ou le film… Lire la suite Histoire du monde

Isotopia est une île boréale restée secrète jusqu’à sa découverte le 13 janvier 2015 au campus de Villeneuve-dAscq. Stéfane Perraud et Aram Kebabdjian en ont décrit et représenté les particularités dans un chassé-croisé dimages, dinstallations et de textes. Ce lieu fictif, à la fois décharge à ciel ouvert et laboratoire scientifique, est né dune relecture littérale de la table des isotopes, traversée du nord au sud par une « vallée de la stabilité » telle quon la découvre dans les manuels de chimie. Au loin, dans la masse des montagnes, de petits sentiers filent à deux pas des cimes. Seuls les chasseurs, solidement harnachés, sy risquent les uns derrière les autres.

Cartographie d’Isotopia, gravure laser sur poirier 60 x 90 cm, 2015

Isotopia is a northern isle that remained secret until it was discovered at the Villeneuve-d’Ascq campus on 13 January 2015. Through a series of images, installations, and texts, Stéfane Perraud et Aram Kebabdjian have documented and depicted its distinguishing features. This fictitious place, at once an open-air rubbish dump and a scientific laboratory, was inspired by a literal rereading of the table of nuclides found in chemistry manuals. A “valley of stability” runs from north to south. In the distance, amongst the mountains, small paths approach the summit. Only hunters, securely harnessed, venture there one after the other.

Cartography of Isotopia, laser engraving, pear wood, 60 x 90 cm, 2015

“Chaque écrivain a sa propre boîte à outil, son vocabulaire. Même s’il possède une connaissance illimitée de sa langue d’écriture, il y a des mots qu’il n’utilisera pas. Ils ne font pas partie de son univers. Pour ma part je n’aurais jamais pensé utiliser le mot radioactif dans un texte.” Ryoko Sekiguchi, Ce n’est pas… Lire la suite Style

“La cuisine japonaise contient beaucoup d’algues. C’est excellent pour la santé parce qu’elles sont riches en iode. Or voilà que les gens se mettent à en acheter des quantités astronomiques, croyant se prémunir contre les radiations. La mauvaise blague.  Très vite, on apprend qu’une fois la mer polluée, les algues ne retiennent pas seulement les… Lire la suite Algues

Assigné à domicile à cause de la contamination radioactive de l’accident nucléaire du 11 mars 2011, Wagō Ryôichi utilise Twitter pour écrire et communiquer depuis son refuge. Il publie des centaines de poèmes qui traduisent sa détresse et sa colère. Plusieurs milliers de followers l’ajoutent en quelques heures, une réception immédiate traduisant le besoin de lien… Lire la suite Confinement nucléaire

Marie Caestecker, assistante du directeur des relations publiques d’Ameise Chemie, est retrouvée morte près du marché aux poissons de Zeebrugge, un port de la côte belge. Overdose d’héroïne ? En apparence seulement, car Marie n’avait rien d’une toxico et c’est bien ce qui chiffonne le lieutenant Fredrik Van Allen. Aussi lorsque ses supérieurs décident de… Lire la suite Overdose

Dans un futur lointain, après que les feux nucléaires ont ravagé le monde – le Grand Boum –, ce qui reste des hommes est revenu à l’âge de fer, leur survie sans cesse mise en péril par des chiens mangeurs d’homme et des clans rivaux. La gnorance, la preuh et les superstitions ont pris le pouvoir. La langue n’est désormais… Lire la suite Grand boum

Pierre Rousseau

A.1945-5

« Un jour, soit en frottant deux morceaux de bois, soit en frappant l’un contre l’autre deux silex, soit encore en maîtrisant un incendie déclenché par la foudre, les hommes conquirent le feu. Cette conquête du feu, c’était la possibilité de cuire le pain, de fondre les métaux, de fabriquer des outils de bronze, de… Lire la suite Pierre Rousseau