Explosion nucléaire pacifique

En novembre 1949, peu après l’essai de la première bombe nucléaire soviétique le 23 septembre 1949, Andreï Vychinski, le représentant soviétique aux Nations Unies, publia une déclaration les efforts de l’URSS de développer sa propre capacité nucléaire. Il dit : « Bien que l’Union Soviétique ait autant de bombes que nécessaire dans les circonstances malheureuses de la guerre, elle utilise l’énergie atomique pour servir son économie intérieure, faisant exploser des montagnes, changeant le cours des rivières, irriguant des déserts… ».

En 1953, Arthur Ramette, Sénateur communiste du Nord déclare : « En Urss, la désintégration de l’atome permet de faire sauter les monts et détourner les eaux d’un fleuve permettant d’arroser et de fertiliser l’Ouzbékistan et l’Asie centrale brûlée par le soleil. Les déserts deviendront des terres à coton, à caoutchouc, des terres de culture fertile, de muriers, de vergers et de vigne. Miracle de la science mise sans entrave au service des peuples au pays du socialisme. »

En 1970, des travaux commencèrent pour détourner la Petchora à travers la Kama vers la Volga et la mer Caspienne dans le sud-ouest de la Russie. En 1971, au cours d’un colloque de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Vienne, les Soviétiques révélèrent qu’ils avaient commencé des travaux de terrassement sur le tracé du Canal Petchora-Kama à l’aide de trois explosions nucléaires de 15 kilotonnes, prétendant que les retombées radioactives étaient négligeables. Cependant, ces efforts ne furent pas poursuivis, que ce soit par des méthodes classiques ou nucléaires. Il a été estimé que 250 explosions nucléaires supplémentaires auraient été nécessaires pour terminer le percement du canal entier si le chantier avait continué. La pollution en surface fut estimée comme tolérable.

Sources: Teva Meyer, conférence sur l’atome et le territoire; Wikipedia, « Détournement des cours d’eau en Sibérie »

 

http://archivesgamma.fr/1949/09/23/explosion-nucleaire-pacifique