Palomarès

P.1966-1

En janvier 1966, deux avions américains s’écrasent au-dessus du village de Palomares, en Espagne. Deux bombes sont récupérées intactes, les deux autres détruites par leur chute. Les parties du sol les plus contaminées sont décapées, enlevées et envoyées pour stockage aux États-Unis.

http://www.irma-grenoble.com/PDF/05documentation/rapports_irma/3_Les_accidents.pdf

 

Le département de la Défense des États-Unis dément avoir perdu des bombes, alors que la presse est au courant.

Un énorme dispositif aérien et naval cherche pendant presque trois mois la quatrième bombe : une fouille de 80 jours impliquant 3 000 hommes et 38 vaisseaux de l’US Navy permet à un sous-marin ALVIN de retrouver la bombe à 869 mètres de profondeur, à 8 km du rivage. Elle n’a été trouvée que quand le commandement militaire américain a fini par écouter le témoignage de Francisco Simó Orts4, un pêcheur devenu héros local, connu en Espagne sous le sobriquet de Paco el de la bomba (« Paco, le type de la bombe ») qui, à bord de son chalutier, avait repéré avec ses jumelles le point d’impact d’un gros tube gris doté de son parachute gris de sécurité5.

L’Espagne exige des États-Unis de reprendre ce qui reste de terre polluée et de la transporter dans son territoire6.

Durant la première opération de décontamination, 1 400 tonnes de sol légèrement contaminé sont expédiées vers le centre de retraitement de Savannah River Site à Aiken en Caroline du Sud. Les plants de tomates contaminés sont enterrés ou brûlés. L’Espagne n’ayant pas édicté de mesures en cas d’accident nucléaire, les États-Unis, en concertation avec l’Espagne, appliquent les recommandations utilisées au site d’essais du Nevada concernant le plutonium et les autres substances radioactives.

Pour tenter de sauver la saison touristique, les autorités organisent une vaste campagne de communication : sous l’œil d’une vingtaine de caméras du monde entier7 et d’une nuée de photographes, l’ambassadeur américain Angier Biddle Duke invite plusieurs ministres espagnols dont Manuel Fraga à se baigner en mer, pour prouver qu’il n’y a aucun danger radioactif. Mais, prudemment, ils ont choisi une plage située à 15 kilomètres du lieu d’impact des bombes8.

En 1971, seuls 100 villageois (6 % de la population) sont examinés. 29 tests de contamination positifs sont écartés car jugés « statistiquement insignifiants ». En date de 2008, certaines zones restent encore contaminées. Selon un rapport de la Defense Nuclear Agency (DNA) de 1975 : « Palomares demeure l’un des quelques sites dans le monde servant de laboratoire expérimental, probablement le seul offrant un regard sur une zone agricole ».

Sur les 714 personnes suivies jusqu’en 1988, 124 avaient un taux de plutonium dans les urines supérieur au minimum détectable9.

En 2008, en pleine frénésie immobilière, des promoteurs s’intéressent à cette partie de la côte d’Almeria mais le taux d’américium est très largement supérieur au maximum autorisé. La zone est déclarée inconstructible10 : des terrains de Palomares restent clôturés et une partie de ses 1 500 habitants voyagent à Madrid, deux fois par an, pour subir une inspection médicale. Les rapports médicaux de 1966 n’ont été déclassifiés qu’en 1986. Quand l’accident a eu lieu, les explosifs non atomiques ont explosé, mais pas les engins nucléaires. Pourtant deux détonateurs ont été activés.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_nucl%C3%A9aire_de_Palomares

 

Jean Tinguely

D.1962-1

Jean Tinguely met en scène Étude pour une fin du monde nº 2 (1962), dans le désert du sud-ouest des États-Unis. Un ensemble autodestructeur de pièces sculpturales composées de détritus collectés dans une décharge à proximité de Las Vegas. Brinkley déclare qu’il s’agissait de « la plus grande réunion de journalistes depuis les premiers essais atomiques, ici, il y a quinze ans ».

Kim Stringfellow, The End of the World, September 2014

Lorsqu’on arrive au cœur du Yeun, on découvre une flaque verdâtre. Les gens du pays prétendent qu’on n’a jamais pu en sonder la profondeur. C’est la porte des ténèbres, le vestibule sinistre de l’inconnu. Parfois cette flaque se met à bouillir. Les puissances invisibles engloutissent ceux qui s’y penchent. C’est tout près, à Brennilis, au cœur des monts d’Arrée, que se trouve l’unique centrale électrique de la filière à eau lourde en France. Son démantèlement serait achevé en 2030.
Anatole Le Braz, La Légende de la mort en Basse-Bretagne, 1893/Présentation EDF de la centrale de Brennilis

Au début des années 1960, le Service de protection contre les radiations (SPR) de Marcoule élabore un programme d’information destiné au grand public. Son application repose sur des actions variées, comme la création d’une bande dessinée intitulée Sophie et Bruno au pays de l’atome (J. Castan, 1961). Les représentations du nucléaire dans cette œuvre de… Lire la suite Bruno et Sophie

S’il me prenait d’analyser au compteur Geiger le sol de ce champ de coton où Billy Reeves et moi-même nous tenons, il y a fort à parier qu’il ne détecterait rien d’anormal. La terre est remarquablement efficace lorsqu’il s’agit d’absorber les radiations. Cela n’enlève rien au fait qu’à 60 mètres sous nos pieds repose le noyau… Lire la suite Coton

Tiré depuis le sommet d’une tour métallique de 100m, le premier essai nucléaire dégage une puissance de 70 kilotonnes. Ce dégagement d’énergie représente quatre fois celui de la bombe d’Hiroshima. Lorsque l’explosion se produit à 7h04, un gigantesque éclair zèbre le ciel du Sahara algérien. Dans un rayon de 300 mètres, le sable se vitrifiera… Lire la suite Vitrifier

Gerboise bleue

D.1960-1

Son nom de code fait référence à la gerboise, un petit rongeur des steppes, et à la couleur bleue, qui symbolise la France à l’étranger. Lorsque l’explosion se produit le 13 février 1960 à 7 h 4 dans la région de Reggane, alors département français du Sahara, un gigantesque éclair zèbre le ciel. Dans un rayon de 300 mètres, le sable se vitrifie sous l’effet de la chaleur. « Hourra pour la France ! », s’écrie le général de Gaulle depuis Paris.
Solène Vizier, Initiatives pour le désarmement nucléaire (IDN), 24 février 2020

Chariot

P.1958-1

Edward Teller, père de la bombe H américaine, initie le projet Chariot : créer, ex nihilo, un grand port en Alaska en utilisant six bombes atomiques. Aucune détonation naura finalement lieu. Mais les résidus dune explosion sont transportés sur le site pour estimer les effets sur les sources deau d’éjectas radioactifs retombant sur les plantes de la toundra.

Pierre Barthélémy, « Redessinons l’Alaska à la bombe atomique », Le Monde, 27 janvier 2014

Le physicien Edward Teller, père de la bombe H américaine, a mené le projet Chariot : créer, ex nihilo, un grand port en Alaska pour faciliter le transport du charbon… en utilisant six bombes atomiques. Le lieu est choisi, Cape Thompson, dans le nord-ouest, et le plan vite conçu. Six bombes atomiques sont prévues. Quatre… Lire la suite Point Hope

Within the atome, is the promise of a new age in within we will have a complete control over our environnement, with new structural material, from wich spotless, airy building may be spun, and with the availibility of tremendous supplies of heat, power and radioactivity, we may build germ-free, air-conditionned cities, even in the forbiden… Lire la suite Atomic revolution

La divergence de Zoé, en décembre 1948, est perçue en France comme un grand exploit technique, symbole du redressement national d’après-guerre. L’énergie atomique fascine, mais les effets des rayonnements restent mal connus. Le CEA, alors à ses débuts, estime que ses employés doivent se protéger eux-mêmes contre les risques radioactifs. L’expérience acquise dans les installations… Lire la suite Fresque

L’Atomium est un monument de Bruxelles, en Belgique, construit à l’occasion de l’Exposition universelle de 1958 et représentant la maille conventionnelle du cristal de fer agrandie 165 milliards de fois. L’Atomium a été imaginé par l’ingénieur André Waterkeyn et érigé par les architectes André et Jean Polak pour l’Exposition universelle de 1958 à Bruxelles en Belgique. Il est devenu, au même titre que le Manneken Pis et la Grand-Place, un symbole de la capitale de… Lire la suite Atomium

Tomographie

O.1956-2

La tomographie par émission de positons (TEP) est une méthode d’imagerie médicale pratiquée par notre centre qui permet de mesurer en trois dimensions l’activité métabolique d’un organe grâce aux émissions produites par les positons issus de la désintégration d’un produit radioactif injecté au préalable. La TEP repose sur le principe de la scintigraphie consistant à… Lire la suite Tomographie

Scintigraphie

O.1956-1

La scintigraphie ou gammagraphie est une technique dimagerie médicale réalisée dans les services de médecine nucléaire. Le patient reçoit des isotopes radioactifs qui se fixent sur les organes ou les tissus que lon cherche à explorer (os, poumons, cœur, reins, foie). Une gamma-caméra détecte les rayons et reconstruit limage.

https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-anatomie-et-examens/2537848-scintigraphie-definition-resultat-indications-risques/

Beaucoup de gens sont rassemblés dans le hall du réacteur G1 à Marcoule. Les amplis retransmettent le bipbipdes compteurs de neutrons. Puis le rythme saccélère, le crépitement devient continu, de plus en plus intense. Quelquun, quelque part, donne lordre de faire chuter les barres. La galopade exponentielle des neutrons cesse. Les applaudissements éclatent. Cette réalisation permit à notre pays de pratiquer sa « gymnastique nucléaire ».

Rémy Carle, ancien directeur de la construction des réacteurs au Commissariat à l’énergie atomique (CEA)

Entre 1954 et 1962, les terrains du Centre devinrent le plus grand chantier d’après-guerre en Belgique. Initialement, la direction chargea ses propres ingénieurs de concevoir 5 bâtiments techniques, mais ils furent très vite rejoints par un architecte. Jacques Wybauw entama avec les ingénieurs cette tâche immense. Les habitants de Mol parlaient de “den Atoom” (l’Atome) ou “het Atoomdorp”… Lire la suite ATOOMDORP

De 1951 à 1962, le Nevada a été le théâtre du sublime technologique sous sa forme ultime. La plupart des essais atmosphériques de bombes atomiques étaient menés sur le Nevada Test Site, à mi-chemin entre Garden Valley et Las Vegas. Visible des toits des hôtels-casinos, le spectacle des champignons atomiques constituait alors une attraction touristique… Lire la suite Sublime

Joe Colombo (1930, Italie – 1971, Italie) Citta Nucleare 1952 Domaine Dessin d’architecture Technique Encre (stylo-plume) sur papier velin, préparation brillante au recto Dimensions 30 x 41,8 cm Acquisition Don de Arch. Ignazia Favata, 2016 N° d’inventaire AM 2016-2-348 https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/oeuvre/cBopxbq  Joe Colombo studied art at Milan’s Brera Academy and joined the Nuclear Painting movement in… Lire la suite Colombo

En novembre 1949, peu après l’essai de la première bombe nucléaire soviétique le 23 septembre 1949, Andreï Vychinski, le représentant soviétique aux Nations Unies, publia une déclaration les efforts de l’URSS de développer sa propre capacité nucléaire. Il dit : « Bien que l’Union Soviétique ait autant de bombes que nécessaire dans les circonstances malheureuses de la guerre, elle utilise l’énergie… Lire la suite Explosion nucléaire pacifique

Le projet étant secret, les employés de l’usine ignoraient ce qu’ils faisaient exactement: «Mes parents, qui travaillaient à l’usine, ne savaient pas exactement ce qui y était fabriqué. Mais tous savaient que c’était quelque chose de dangereux», se souvient Alla Vetoshkina, une habitante de Sillamäe. Le lac situé à proximité, dans les eaux duquel les déchets… Lire la suite Sillamäe

Quelques semaines après, on vit apparaître des traces sur le sol. Le flash de lumière et de chaleur dû aux rayonnements thermiques avait décoloré le béton et rendu visibles les ombres portées sur le sol. Là, un homme présent au moment du drame, ici une échelle, une vanne ou les pylônes dun pont, qui avaient en quelque sorte « protégé » le mur des dommages causés par la bombe.

http://www.ac-grenoble.fr/college/sand.la-motte servolex/spip31/IMG/pdf/fiche_repere_hiroshima_yves_klein-2-2.pdf

At the end of World War II on August 6, 1945 an atomic bomb was dropped on Hiroshima by the Americans. The plants and trees in the area around the epicentre were examined in September 1945. Among the survivors were the six Ginkgo biloba trees shown on this page. They were situated near the blast… Lire la suite Gingko

Housenbou

D.1945-14

À un kilomètre de l’épicentre, un vieil arbre se dresse près du temple d’Housenbou. L’édifice est détruit, l’arbre est calciné, tout est mort. Un an plus tard, aucune vie ne reprend sur cette terre irradiée, hormis une petite pousse qui sort du sol à partir de la souche de l’arbre. De cette petite branche, un arbre renaît de ses cendres sans malformation apparente. Pour la reconstruction du temple après la guerre, l’architecte dessina les marches de l’escalier du temple en forme de U, ménageant ainsi un emplacement pour l’arbre.

Shelter

O.1945-3

Le bunker S-10,000 utilisé par les observateurs. TRINITY PHOTOGRAPH – Photograph from DNA-6028F, Project Trinity – Figure 2-3: The South Shelter (Control Point).

In fact, nearly every seminal piece of Land Art was created in the desert southwest, often in close proximity to a military base. Smithson’s Spiral Jetty is near Hill Air Force base in Utah, James Turrell’s Roden Crater is near Camp Navajo in Arizona, and Walter de Maria’s “Lightning Fields” is only two hours drive… Lire la suite Land art