Envoyer les déchets dans lespace permet de les isoler complètement de la biosphère. Il sagit néanmoins dune méthode exotique, qui ne peut être envisagée quau cas par cas. Or l’énergie nucléaire a ceci de particulier qu’elle produit de très petites quantités de déchets très toxiques, ce qui fait de l’élimination spatiale une option viable.

E. Burns, W. E. Causey, W. E. Galloway, and-R. W. Nelson, « Nuclear Waste Disposal in Space », Nasa Technical Paper nº 1225, May 1978

 

Voyager 2

O.1977-1

Chargée d’un générateur thermoélectrique à radioisotope fonctionnant plutonium 238, lui-même dérivé de l’Uranium 235 ou 238, la sonde Voyager 2, quitte la terre le 20 août 1977. Elle a pu être dirigée vers Uranus puis Neptune en utilisant l’assistance gravitationnelle lors des survols de Saturne en 1981 et d’Uranus en 1986. En raison de la… Lire la suite Voyager 2

Apollo 13

P.1973-5

13 avril 1973 : une explosion détruit une partie du module de commande de la capsule Apollo 13 qui se dirige vers la Lune. Les astronautes utilisent le module lunaire comme chaloupe de sauvetage avant de l’abandonner. Au lieu de se perdre dans l’espace interplanétaire, ce module retombera dans l’océan engloutissant un générateur radio-isotopique contenant du plutonium. Selon les Américains, l’enveloppe du plutonium aurait résisté…

http://atomicsarchives.chez.com/chute_cosmos954.html

Les tout premiers Boeing 747 avaient environ 300 kg d’uranium appauvri placés dans les nacelles des moteurs. Cela servait de lest pour avancer le centre de gravité de l’aile par rapport à son axe de torsion (et réduire ainsi la vibration de torsion). Cette solution cause de nombreuses craintes lorsque certains de ces appareils furent accidentés, comme le… Lire la suite Lest

Thulé

P.1968-1

En 1968, un bombardier américain transportant des bombes thermonucléaires s’écrase à Thulé dans le Groenland. Les bombes sont détériorées, une partie de la matière fissile se répand sur la glace. Au dégel, elle se dépose sur le sol ou passa dans l’eau de mer. Les mesures ultérieures ne détectent pas de contamination particulière de lenvironnement.

http://www.irma-grenoble.com/PDF/05documentation/rapports_irma/3_Les_accidents.pdf

 

Pacemaker

M.1966-1

En 2004, environ 90 sont encore en service. À la fin de 2007, le nombre est tombé à 9. Le programme de stimulateur cardiaque du laboratoire Mound a débuté le 1er juin 1966. De petites charges de plutonium servaient de batterie longue vie à lintérieur de limplant cardiaque. Ce programme a été arrêté en 1972. Aucun moyen de garantir que les batteries au plutonium resteraient intactes en cas dincinération de leur utilisateur. Il s’agit de la même technologie utilisée par les spationautes pour avoir de l’électricité dans le ciel.

Dr Escoffier-Lambiotte, Le Monde, Publié le 29 avril 1970

Palomarès

P.1966-1

En janvier 1966, deux avions américains s’écrasent au-dessus du village de Palomares, en Espagne. Deux bombes sont récupérées intactes, les deux autres détruites par leur chute. Les parties du sol les plus contaminées sont décapées, enlevées et envoyées pour stockage aux États-Unis.

http://www.irma-grenoble.com/PDF/05documentation/rapports_irma/3_Les_accidents.pdf

 

Le département de la Défense des États-Unis dément avoir perdu des bombes, alors que la presse est au courant.

Un énorme dispositif aérien et naval cherche pendant presque trois mois la quatrième bombe : une fouille de 80 jours impliquant 3 000 hommes et 38 vaisseaux de l’US Navy permet à un sous-marin ALVIN de retrouver la bombe à 869 mètres de profondeur, à 8 km du rivage. Elle n’a été trouvée que quand le commandement militaire américain a fini par écouter le témoignage de Francisco Simó Orts4, un pêcheur devenu héros local, connu en Espagne sous le sobriquet de Paco el de la bomba (« Paco, le type de la bombe ») qui, à bord de son chalutier, avait repéré avec ses jumelles le point d’impact d’un gros tube gris doté de son parachute gris de sécurité5.

L’Espagne exige des États-Unis de reprendre ce qui reste de terre polluée et de la transporter dans son territoire6.

Durant la première opération de décontamination, 1 400 tonnes de sol légèrement contaminé sont expédiées vers le centre de retraitement de Savannah River Site à Aiken en Caroline du Sud. Les plants de tomates contaminés sont enterrés ou brûlés. L’Espagne n’ayant pas édicté de mesures en cas d’accident nucléaire, les États-Unis, en concertation avec l’Espagne, appliquent les recommandations utilisées au site d’essais du Nevada concernant le plutonium et les autres substances radioactives.

Pour tenter de sauver la saison touristique, les autorités organisent une vaste campagne de communication : sous l’œil d’une vingtaine de caméras du monde entier7 et d’une nuée de photographes, l’ambassadeur américain Angier Biddle Duke invite plusieurs ministres espagnols dont Manuel Fraga à se baigner en mer, pour prouver qu’il n’y a aucun danger radioactif. Mais, prudemment, ils ont choisi une plage située à 15 kilomètres du lieu d’impact des bombes8.

En 1971, seuls 100 villageois (6 % de la population) sont examinés. 29 tests de contamination positifs sont écartés car jugés « statistiquement insignifiants ». En date de 2008, certaines zones restent encore contaminées. Selon un rapport de la Defense Nuclear Agency (DNA) de 1975 : « Palomares demeure l’un des quelques sites dans le monde servant de laboratoire expérimental, probablement le seul offrant un regard sur une zone agricole ».

Sur les 714 personnes suivies jusqu’en 1988, 124 avaient un taux de plutonium dans les urines supérieur au minimum détectable9.

En 2008, en pleine frénésie immobilière, des promoteurs s’intéressent à cette partie de la côte d’Almeria mais le taux d’américium est très largement supérieur au maximum autorisé. La zone est déclarée inconstructible10 : des terrains de Palomares restent clôturés et une partie de ses 1 500 habitants voyagent à Madrid, deux fois par an, pour subir une inspection médicale. Les rapports médicaux de 1966 n’ont été déclassifiés qu’en 1986. Quand l’accident a eu lieu, les explosifs non atomiques ont explosé, mais pas les engins nucléaires. Pourtant deux détonateurs ont été activés.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_nucl%C3%A9aire_de_Palomares

 

Transit

P.1964-2

En 1964, la retombée d’un Transit dans l’océan Indien. Le satellite s’est entièrement consumé. Le plutonium s’est trouvé gazéifié, il a été répandu dans l’atmosphère sans élever sensiblement son taux de radioactivité car l’apport a été comparable à ce que produit une petite fluctuation du rayonnement cosmique. Le vrai danger était chimique : on ignore… Lire la suite Transit

A giant trap has been set deep underground to catch a few of the neutrinos that theory predicts should be pouring out of the sun. Their capture would prove that the sun runs on thermonuclear power. Most physicists and astronomers believe that the sun’s heat is produced by thermonuclear reactions that fuse light elements into… Lire la suite Homestake

Starfish Prime

D.1962-2

Le 9 juillet 1962, Starfish Primeexplose à 400 kilomètres au-dessus du niveau de la mer. La lumière est visible depuis Hawaï, sous forme d’éclairs et daurores boréales. Limpulsion électromagnétique ravage les systèmes électroniques de larchipel, coupé du monde pendant plusieurs heures. Dans le silence et lobscurité nucléaire, le flux de particules ionisées se propage jusque dans lespace, où il détruit les satellites en orbite autour de la Terre.

Stefane Perraud et Aram Kebabdjian, Isotopia Pacifica, 2017

Tory

A.1961-2

Le réacteur Tory II A-1 fonctionne pour la première fois le 14 mai 1961. Cest un réacteur pour missiles de croisière. Son cœur est constitué de 465 000 éléments empilés qui forment 27 000 canaux de refroidissement. Il utilise comme élément combustible de luranium fortement enrichi, mélangé à de loxyde de béryllium. Son autonomie est illimitée.

http://jpcolliat.free.fr/x6/x6-10.htm

SNAP

A.1961-1

Cinq unités SNAP-27 fournissent l’énergie nécessaire au fonctionnement de lApollo Lunar Surface Experiments Package. Cette station transmet des informations sur les tremblements lunaires, les impacts de météores, les champs magnétiques et gravitationnels, la température interne et l’atmosphère de la Lune, pendant plusieurs années après les missions. Chacune de ces unités contient 3,8 kg de plutonium-238. (Photo d’un SNAP-27 RTG sur la Lune prise depuis l’astronaute Apollo.)

U.S. Federal Government : http://solarsystem.nasa.gov/rps/rtg.cfm

 

Goldsboro

P.1961-1

Le jeune garçon sest précipité dehors pour apercevoir le Boeing B-52 enflammé, une aile manquante, des débris en feu projetés dans toutes les directions, s’écraser dans un champ. « Tout était en flammes » témoigne Reeves, aujourd’hui âgé de 78 ans. « La pelouse brûlait. La route était en train de fondre. Ma mère priait. Elle pensait que c’était la fin des temps. » En plus de l’épave, quelque part dans la nuit se trouvaient les restes de deux bombes thermonucléaires. Et elles y sont toujours.

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/la-nuit-ou-deux-bombes-atomiques-sont-tombees-sur-la-caroline-du-nord

 

S’il me prenait d’analyser au compteur Geiger le sol de ce champ de coton où Billy Reeves et moi-même nous tenons, il y a fort à parier qu’il ne détecterait rien d’anormal. La terre est remarquablement efficace lorsqu’il s’agit d’absorber les radiations. Cela n’enlève rien au fait qu’à 60 mètres sous nos pieds repose le noyau… Lire la suite Coton

« Après les sous-marins et les porte-avions, le nucléaire va-t-il propulser les missions d’exploration spatiale ? En août, la Maison Blanche a chargé la NASA de développer des moteurs de fusée nucléaires. L’agence spatiale américaine travaille depuis plusieurs années sur une telle technologie. Elle permettrait de remplacer les lanceurs chimiques pour faciliter les voyages vers la… Lire la suite Lanceur spacial

Astronomie gamma

O.1958-1

L’astronomie gamma est le domaine de l’observation astronomique centrée sur le spectre électromagnétique des rayons gamma. Ces derniers englobent les photons émis à des énergies supérieures à 511 keV, et constituent la plus grande forme d’énergie lumineuse observable dans l’univers. Les rayons gamma sont les témoins directs de tous les événements extrêmes ponctuant la vie du cosmos. Au cours de ces phénomènes, la… Lire la suite Astronomie gamma

L’actuel Internet possède un lien fort, bien qu’indirect, avec la guerre nucléaire. Il s’est développé à partir d’un projet conçu par l’ARPA (Advanced Research Projects Agency) du Ministère américain de la Défense, fondée en 1958, à la suite de la mise en orbite de Spoutnik une année plus tôt par l’Union soviétique. Le réseau fondé… Lire la suite Arpanet

Le vol spatial nucléaire n’est pas facilement réalisable. Les fusées spatiales exigent non seulement de l’énergie, mais aussi de la masse, de la matière éjectée vers l’arrière, ce que le combustible nucléaire fournit très peu. Pour les fusées, la limite n’est pas le manque d’énergie, mais la haute température atteinte. Les tuyeres utilisées sont déjà chauffées au… Lire la suite Orion

When in 1956, two Américans physicists Cowan et Reines, proved that the neutrino was a real particle, its existence was admitted, but it was considered « undetectable ». It was in the mid 1950s that Clyde Cowan and Frederick Reines set up their experiment to prove the existence of neutrinos. Reines and Cowan started their neutrino detection… Lire la suite Poltergeist project

RTG

Générateur thermoélectrique radioisotopique Ce générateur radioisotopique RTG transforme en électricité la chaleur de désintégrations radioactives sans risque pour les astronautes. L’énergie non consommée est stockée dans des batteries pour d’autres besoins et des cas d’urgence. Ce RTG standard en usage dans les engins spatiaux pèse environ 56 kg avec une longueur d’environ 1,13 m et… Lire la suite RTG

Operation Ranger was the fourth American nuclear test series. It was conducted in 1951 and was the first series to be carried out at the Nevada Test Site. All the bombs were dropped by B-50D bombers and exploded in the open air over Frenchman Flat (Area 5). These tests centered on the practicality of developing a second generation of nuclear weapons using smaller amounts of… Lire la suite Operation Faust

SAGE

A.1949-2

Après lexplosion de la première bombe soviétique, le gouvernement américain accorde des crédits illimités pour développer un réseau dordinateurs capable d’intercepter un missile en temps réel. Wilbur M. Smith publie This Atomic Age and the Word of God. Les fondamentalistes y voient la preuve que la bombe doit endiguer les ambitions des ennemis « rouges ». Le livre se vend à des milliers dexemplaires. SAGE n’intercepta aucun missile, mais inspira larchitecture du réseau Internet.

Marie d’Udekem-Gevers, « L’histoire de l’informatique : une suite de hasards »

Mound Laboratories in Miamisburg, Ohio was an Atomic Energy Commission (later Department of Energy) facility for nuclear weapon research during the Cold War, named after the nearby Miami Indian burial mound. The laboratory grew out of the World War II era Dayton Project (a site within the Manhattan Project) where the neutron generating triggers for the first plutonium bombs were developed. Post-war construction of a permanent site for Dayton Project activities began in… Lire la suite Mound

Libby

A.1949-4

Diplômé en chimie, Williard Frank Libby prend. Il mit au point d’une technique d’enrichissement de l’uranium 235, qui servit à la fabrication de la bombe atomique lancée sur Hiroshima. En mai 1947, il publie un article dans la revue Science où il décrit la méthode de datation à l’aide du radioisotope de carbone 14. Deux ans plus tard, il supervise la première datation grâce à cette méthode de deux échantillons de bois venus de tombes égyptiennes dont l’âge, bien établi par les archéologues, est d’environ 4 600 ans. En 1960, il reçoit le prix Nobel.

https://www.futura-sciences.com/sciences/personnalites/physique-willard-frank-libby-1104/

Philip Morrison

O.1958-2

En 1945, Philip Morrison fait partie des physiciens qui travaillent à l’élaboration de la première bombe nucléaire américaine. Il transporte le dispositif de détonation de l’engin nucléaire sur le siège arrière de sa Dodge. Après la guerre, il devient l’un des plus farouches opposants au développement des armes atomiques. En 1958, il publie une série d’articles qui jettent les bases de ce qui deviendra l’astronomie gamma, et qui permet d’observer les plus violents phénomènes du cosmos grâce aux rayons gamma qui viennent frapper la terre dans de grandes piscines d’eau purifiées.

Marietta Blau est pionnière dans l’application des méthodes photographiques pour révéler les processus nucléaires à l’œuvre. En 1937, elle découvre des « étoiles de désintégration » — des traces de désintégrations nucléaires massives — dans les émulsions photographiques qu’elle expose pendant cinq mois sur le mont Hafelekar en Autriche. Elle observe ainsi la première trace d’une réaction nucléaire provoquée par les rayons cosmiques.

https://www.mediachimie.org/ressource/marietta-blau-et-les-m%C3%A9thodes-photographiques-de-d%C3%A9tection-des-particules-charg%C3%A9es

Hess

O.1912-1

En août 1912, le physicien autrichien Victor Hess fit un vol en montgolfière. Il revint sur terre avec la preuve des rayons cosmiques fixés sur ses plaques photosensibles.

CNRS, « Rayons cosmiques : particules de lespace »

Uranit

O.1789-1

Le 13 mars 1781, le musicien et astronome William Herschel observe une planète inconnue des Anciens qu’il nomme Uranus — dieu du ciel détruisant tout ce qu’il engendre. Le 24 septembre 1789, Martin Klaproth découvre un métal qu’il nomme « urane » en référence à la planète. Le 20 août 1977, chargée d’une batterie au plutonium, dérivé de l’uranium, la sonde spatiale Voyager 2 part explorer la planète Uranus.

https://www.societechimiquedefrance.fr/Uranium.html

Uranus

O.1781-1

Inconnue des Anciens, pour lesquels Saturne marquait la limite du système solaire, Uranus n’a été découvert que le 13 mars 1781 par le musicien et astronome William Herschel qui, observant par hasard dans son jardin la constellation des Gémeaux à l’aide d’un télescope de 16 cm d’ouverture, remarqua un objet qui n’était pas ponctuel comme une étoile. Il crut d’abord avoir découvert une nouvelle comète mais le… Lire la suite Uranus

Ouranos symbolise une prolifération créatrice aveugle et anarchique qui détruit tout ce qu’elle engendre abondamment. Seul l’anime un besoin viscéral et insensé de créer, sans aucun respect pour le devenir de ses créations, qui n’ont droit à aucune liberté. Il s’enivre de puissance en produisant quelque chose à partir de rien, et cela lui suffit.… Lire la suite Ouranos

Selon certaines théories, l’uranium contenu dans le Terre aurait été produit par une ou plusieurs explosions d’étoiles. Suivant d’autres, l’uranium aurait été créé par la fusion de deux étoiles à neutron. L’intensité des forces gravitationnelles qui résulte du rapprochement de deux corps aussi denses provoque une violente fusion, des ondes gravitationnelles et produit d’énormes quantités… Lire la suite Origine