Blue Peacock

D.1954-5

En 1954, les ingénieurs britanniques à l’origine de Blue Peacock ont conçu une mine anti-nucléaire destinée à être utilisée contre les Soviétiques – et elle dépendait de poulets vivants.

Alors que la course à l’armement nucléaire prenait son essor, les Britanniques ont imaginé l’opération ultrasecrète « Blue Peacock » comme moyen d’arrêter une éventuelle attaque soviétique.

Le plan : enfouir des mines nucléaires dans toute l’Allemagne de l’Ouest, qui exploseraient si les Soviétiques tentaient d’envahir le pays.

Le problème : les températures glaciales pourraient empêcher les bombes d’exploser.

La solution : enfermer des poulets vivants dans les mines enterrées pour les garder au chaud.

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La mine est basée sur la bombe Blue Danube de 4,6 t, la première arme nucléaire britannique opérationnelle, mais pèse 7,3 t. Il y avait deux unités de tir : le boîtier et l’ogive. Son boîtier en acier était si grand qu’il a dû être testé en l’extérieur dans une gravière inondée près de Sevenoaks dans le Kent2. Comme la bombe devait rester sans surveillance, des dispositifs anti-sabotage ont également été installés3. Le boîtier était mis sous pression et des interrupteurs de pression et d’inclinaison ont été ajoutés3. La bombe pouvait exploser de trois manières différentes : par fil à trois milles de distance, avec une minuterie de huit jours ou par des dispositifs anti-altération. Une fois armée, la mine devait exploser 10 secondes après avoir été déplacée, si le boîtier perdait sa pression ou s’il était rempli d’eau.

L’un des problèmes techniques était qu’en hiver les objets enterrés peuvent devenir très froids et qu’il était possible que les composants électroniques de la mine deviennent trop froids pour fonctionner après quelques jours sous terre. Diverses méthodes pour contourner ce problème ont été étudiées, telles que l’enveloppement des bombes dans des couvertures isolantes. Une proposition particulièrement remarquable a suggéré d’inclure des poulets vivants dans le mécanisme. Les poulets auraient été scellés à l’intérieur du boîtier, avec un approvisionnement en nourriture et en eau ; ils devaient rester en vie pendant environ une semaine. Il semblerait que leur chaleur corporelle aurait été suffisante pour maintenir les composants de la mine à une température de fonctionnement. Cette proposition était suffisamment bizarre pour être considérée comme un poisson d’avril lorsque le dossier du Blue Peacock a été déclassifié le . Tom O’Leary, head of education and interpretation aux Archives nationales, a répondu aux médias : « Cela semble être un poisson d’avril, mais ce n’est certainement pas le cas. La fonction publique ne fait pas de blagues4. »5

 

http://archivesgamma.fr/2023/04/24/blue-peacock