Church Rock

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Au début de l’été 1979, Larry King, géomètre souterrain à la mine duranium Church Rock, au Nouveau-Mexique, remarque quelque chose dinhabituel sur le versant sud du bassin de déchets radioactifs. Le matin du 16 juillet 1979, vers 5 h 30, la paroi cède, laissant s’échapper 1 100 tonnes de déchets duranium et 94 millions de gallons deau radioactive dans le Rio Puerco et sur les terres navajos. Les moutons sont tués, les récoltes ravagées.

Samuel Gilbert, « Church Rock, le désastre nucléaire américain qui empoisonne toujours les terres navajos », Vice, 12 septembre 2019

 

The small town of Church Rock, New Mexico is part of the semi-autonomous Navajo Nation. After uranium was discovered here in the early 1950s, the town became the hub of the uranium mining industry in the region. Today, there are 20 abandoned uranium mines and mills in the Church Rock area, most of which produced uranium ore for the expanding U.S. nuclear weap­ons program. In 1968, the United Nuclear Corporation (UNC) opened the largest underground uranium mine in the United States in Church Rock. UNC’s Church Rock Mill, which employed about 200 Navajo workers and produced more than 1,000 tons of uranium oxide (U3O8) per year. For every ton of this concentrated uranium, several thousand tons of radioactive tailings were dumped in the surrounding countryside, which was largely used for livestock grazing and recreation, or in large tailings ponds, to protect them from winds.

After numerous smaller leaks had already occurred in the past, a major breach of a tailings dam on July 16, 1979 released more than 1,000 tons of radioactive waste and 360 million liters of contaminated effluent into the nearby Puerco River. The Church Rock uranium mill spill would gain dubious fame as the largest release of radioactive contaminants in U.S. history, even surpassing the nuclear meltdown at Three Mile Island several months earlier.

Despite dramatic spikes of radioactivity readings in water, air and soil samples, requests by the Navajo Tribal Council to have the site declared a disaster area were denied. The mill was closed in 1982 and was placed on the U.S. Environmental Protection Agency’s (EPA) national priorities list.

https://hibakusha-worldwide.org/en/locations/church-rockkinlitsosinil

Au début de l’été 1979, Larry King, géomètre souterrain à la mine d’uranium Church Rock de la United Nuclear Corporation au Nouveau-Mexique, remarque quelque chose d’inhabituel en observant le côté sud du bassin de déchets radioactifs. Une paroi de terre massive permet de retenir des milliers de tonnes d’eau et de déchets toxiques produits par la mine et l’usine voisine qui extrait l’uranium du minerai brut. King voit que des « fissures de la taille d’un poing » se développent sur la paroi. Il les mesure, les rapporte à ses superviseurs et n’y pense plus.

Quelques semaines plus tard, le matin du 16 juillet 1979, vers 5h30, la paroi cède, laissant s’échapper 1 100 tonnes de déchets d’uranium et 94 millions de gallons d’eau radioactive dans le Rio Puerco et sur les terres navajo – un flux toxique aux conséquences dévastatrices sur la région environnante.

« L’eau remplie d’acides provenant du processus de broyage s’est déversée dans le Puerco, écrit Judy Pasternak dans son livre Yellow Dirt : A Poisoned Land and the Betrayal of the Navajos. Tous les moutons sont morts et les récoltes ont été ravagées. L’onde de radiation a été détectée jusqu’à Sanders, en Arizona, à 80 km en aval. » Selon un rapport de la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis, les niveaux de radioactivité du Puerco, près du barrage percé, étaient 7 000 fois plus élevés que ceux permis dans l’eau potable.

L’eau fortement contaminée a coulé le long des berges de la rivière, formant des piscines radioactives. « Il y avait des enfants qui jouaient dans ces piscines stagnantes ; ils ont été mortellement empoisonnés », a déclaré Jorge Winterer, médecin du Indian Health Service à Gallup, au Nouveau Mexique, après le déversement.

Debout dans sa cour à côté d’une vieille Chevrolet, King pointe en direction du Rio Puerco maintenant sec. « C’est passé par là », dit-il. La rivière déchaînée de déchets a coulé à travers les terres de sa famille, à seulement 800 mètres de sa maison. « Je me souviens de l’odeur terrible et de la couleur jaunâtre de l’eau. » Il se rappelle aussi avoir vu une femme âgée qui s’était brûlé les pieds en traversant le Puerco pour abreuver ses moutons ce jour-là.

https://www.vice.com/fr/article/ne8w4x/church-rock-le-desastre-nucleaire-americain-oublie-qui-empoisonne-toujours-les-terres-navajos

http://archivesgamma.fr/1979/07/19/church-rock