Radithor

M.1927-1

Sportif, champion de golf et de tir au pigeon, Eben Byers dirige une entreprise de métallurgie. Il est milliardaire. À partir de 1927, il boit entre 1 000 et 1 500 bouteilles de Radithor, un remède censé soigner plus de 150 maladies. En 1931, il ne pèse plus que 40 kilos, ses os se brisent, il est défiguré. Quelques jours après son décès, le rapport d’autopsie conclut que Byers est mort d’un empoisonnement par le radium. Ses os, ses dents et ses tissus sont radioactifs.
Pour la Science, « Noyaux atomiques et radioactivité » (hors-série), octobre 1996

Eben Byers meurt le 31 mars 1931, victime d’une maladie mystérieuse qui, pendant 18 mois, a ravagé son organisme, corrodant ses os jusqu’à ce qu’ils se brisent. Sportif, champion de golf et de tir aux pigeons, il dirigeait une entreprise de métallurgie. Il était milliardaire et possédait plusieurs résidences aux États-Unis. Pourtant lorsqu’il meurt, cet athlète ne pèse plus que 40 kilogrammes. Plusieurs opérations destinées à éviter la destruction progressive de ses os l’ont défiguré. Quelques jours après sa mort, le rapport d’autopsie conclut que Byers est mort d’un empoisonnement par le radium.

En 1927, il n’était tombé de sa couchette, en rentrant d’une compétition sportive. Lors de sa chute, il se blessa au bras. En dépit des soins qui lui furent prodigués, il continuait à se plaindre de son bras. Après avoir consulté en vain plusieurs médecins, il en interrogea un qui lui conseilla de prendre une  » potion magique  » que fabriquait le Laboratoire Bailey du radium. Le Radithor était censé soigner plus de 150 maladies. A partir de 1927, Byers Commence buvait plusieurs bouteilles de potion par jour. Il prétendit qu’il se sentait  beaucoup mieux, qu’il avait même l’impression de rajeunir. Il était tellement satisfait des résultats de la cure qu’il convainquit plusieurs personnes de son entourage de consommer le breuvage et qu’il l’administrait même à ses chevaux de course. Entre 1927 et 1931, il a consommé entre 1 000 et 1 500 bouteilles, soit environ, comme cela a été évalué ultérieurement, trois fois la dose léthale si elle avait été administrée en une seule prise, l’autopsie confirma que ses os, ses dents et ses tissus était radioactifs.

Pour La Science, dossier hors-série : Noyaux atomiques et radioactivité, octobre 1996

http://archivesgamma.fr/1931/03/31/radithor