Bombe virtuelle

D.1997-1

La plupart, sinon la quasi totalité, des utilisations des images de synthèse aujourd’hui ont pour origine, ou sont des applications directes, des travaux et recherches menés dans un cadre militaire qui se sont développés dans au moins trois directions : la formation des hommes sur simulateurs (ce point sera traité dans la partie consacrée à la formation), la recherche fondamentale dans le domaine nucléaire, la recherche opérationnelle. La mise au point des armes nucléaires a toujours mis en œuvre la modélisation numérique, mais en décidant, en janvier 1996, de la fin des essais nucléaires, le Président de la République a ouvert une ère nouvelle : la simulation n’est plus un moyen de concevoir les armes nucléaires ou de préparer une explosion, comme c’était le cas jusqu’alors, mais est désormais le seul moyen de garantir la fiabilité des armes nouvelles.

Dans un rapport du Sénat Français,  qui date de 1997,  on lit : dans le domaine scientifique, l’image de synthèse joue, en quelque sorte, un rôle « d’accélérateur de connaissances ». De même que l’accélérateur de particules permet d’effectuer en une fraction de seconde des millions de mesures, l’image est un instrument fabuleux de découverte et d’expérimentation. Tout d’abord, l’image libère des contraintes du temps et de l’espace. Elle permet de visualiser l’infiniment petit comme l’infiniment grand, quelle que soit la durée du phénomène, de la nanoseconde jusqu’aux milliards d’années… La circulation des quarks comme la collision des galaxies peuvent être vues à l’image. Cette visualisation est capitale, non seulement pour expliquer, mais aussi pour faire apparaître les failles des modèles existants et tenter d’y remédier. Les applications sont infinies. Les images de synthèse, en permettant de visualiser, ouvrent de nouveaux champs de simulation. Pas un mois ne passe sans qu’apparaissent de nouvelles applications : la simulation de tremblements de terre, la simulation des climats il y a 30 millions d’années et l’influence de mers disparues, l’origine des moussons, la simulation des effets de réchauffement de la planète… Analyse, modélisation et image sont désormais indissociables. L’une des applications les plus complexes concerne la recherche militaire, où les images de synthèse sont indispensables à la simulation des essais nucléaires.

Et le rapport d’aller plus loin : La plupart, sinon la quasi totalité, des utilisations des images de synthèse aujourd’hui ont pour origine, ou sont des applications directes, des travaux et recherches menés dans un cadre militaire qui se sont développés dans au moins trois directions : la formation des hommes sur simulateurs (ce point sera traité dans la partie consacrée à la formation), la recherche fondamentale dans le domaine nucléaire, la recherche opérationnelle. La mise au point des armes nucléaires a toujours mis en œuvre la modélisation numérique, mais en décidant, en janvier 1996, de la fin des essais nucléaires, le Président de la République a ouvert une ère nouvelle : la simulation n’est plus un moyen de concevoir les armes nucléaires ou de préparer une explosion, comme c’était le cas jusqu’alors, mais est désormais le seul moyen de garantir la fiabilité des armes nouvelles. LA BOMBE VIRTUELLE. Une simulation est une représentation d’un phénomène à l’aide d’un ordinateur et/ou d’un outil qui permet de recréer les conditions d’une expérience. Le « laser mégajoule » Phébus permettra de créer en laboratoire les conditions d’une explosion thermonucléaire. Il sera construit au CESTA (Centre d’études scientifiques et techniques d’Aquitaine). Quelques éléments du faisceau devraient fonctionner dans les années 2000. Pour atteindre le degré de sophistication recherché, cette simulation repose beaucoup sur l’image. Il n’y aurait pas de simulation nucléaire sans le support de l’image de synthèse  L’image sert notamment à percevoir les fameux « effets tourbillonnants » qu’il faut chercher à éviter. En effet, toute perte de symétrie déclenche des instabilités qui empêchent une bonne compression et réduisent le gain d’énergie potentiel lié à l’implosion de la cible. La simulation numérique sur quelques nanosecondes et sa visualisation permettent d’optimiser la position et l’orientation de chacun des 240 faisceaux laser pour assurer une implosion la plus sphérique possible

https://www.senat.fr/rap/o97-169/o97-16925.html

 

http://archivesgamma.fr/2024/06/07/bombe-virtuelle