L’oxyde de thorium a été utilisé dans les années 1930 et 1940 pour préparer le thorotrast, une suspension colloïdale injectable utilisée comme produit de contraste en radiologie à cause de ses qualités d’absorption des rayons X. Le produit sans effet secondaire immédiat s’est révélé cancérogène à long terme sous l’effet des particules α émises par le thorium 232. La substance est inscrite sur la liste des produits cancérogènes pour l’homme. Depuis les années 1950, ce produit a été remplacé par des molécules iodées hydrophiles, universellement utilisées aujourd’hui comme agents de contraste pour les examens aux rayons X.
Le Thorotrast est une suspension injectable contenant des particules radioactives, provenant d’un composé de dioxyde de thorium, ThO2, utilisé comme produit de contraste en radiodiagnostic dans les années 1930 et 40 (son usage a continué dans certains pays, comme les États-Unis, jusque dans les années 1950)[1].
L’oxyde de thorium a été utilisé dans les années 1930 et 1940 pour préparer le thorotrast, une suspension colloïdale injectable utilisée comme produit de contraste en radiologie à cause de ses qualités d’absorption des rayons X. Le produit sans effet secondaire immédiat s’est révélé cancérogène à long terme sous l’effet des particules α émises par le thorium 232. La substance est inscrite sur la liste des produits cancérogènes pour l’homme. Depuis les années 1950, ce produit a été remplacé par des molécules iodées hydrophiles, universellement utilisées aujourd’hui comme agents de contraste pour les examens aux rayons X.
Même au moment de son introduction, on s’est préoccupé des risques du Thorotrast. Après son injection, le médicament est distribué au foie, à la rate, aux ganglions lymphatiques et aux os, où il est absorbé. Après cette absorption initiale, la redistribution se déroule à un rythme très lent. Plus précisément, la demi-vie biologique est estimée à 22 ans[2]. Cela signifie que les organes des patients qui ont reçu du Thorotrast seront exposés au rayonnement alpha émis pendant une grande partie du reste de leur vie. L’importance de cette exposition n’a pas été correctement évaluée en 1931.
En raison de la libération de particules alpha, le Thorotrast a été jugé extrêmement cancérigène. On retrouve une plus forte incidence de divers cancers chez les patients ayant reçu du Thorotrast. Les cancers surviennent plusieurs années (généralement 20 à 30) après l’injection de Thorotrast. Le risque de contracter un cancer du foie (ou un cancer du cholédoque) chez les patients anciennement exposés au Thorotrast est multiplié au moins par 100 par rapport au reste de la population. Le risque de leucémie semble être 20 fois plus élevé chez les patients exposés au Thorotrast. Ces observations ont conduit certains auteurs à désigner le Thorotrast comme étant le plus puissant cancérogène connu chez l’homme.
António Egas Moniz contributed to its development.[1] About 2 to 10 millions patients worldwide have been treated with Thorotrast.