Des siècles après la fin de l’Homme rouge, dans une Sibérie rendue inhabitable par les accidents nucléaires, des morts-vivants, des princesses et des corbeaux s’obstinent à poursuivre le rêve soviétique.
Dans un futur indéterminé, au milieu d’une taïga irradiée par une série d’accidents nucléaires, le dernier roman d’Antoine Volodine s’attache à plusieurs personnages rescapés de la chute de la deuxième Union soviétique. Kronauer et son ami Iliouchenko sont deux anciens soldats qui ont abandonné l’armée devant la poussée de l’envahisseur fasciste. Affaiblis, malades, ne sachant plus s’ils sont encore vivants ou bien déjà morts, dans un état proche du bardo du bouddhisme tibétain, ils se séparent pour trouver du secours.
Kronauer parvient au Terminus radieux qui donne son titre au roman, un ancien kolkhoze abritant une communauté regroupée autour d’une pile atomique « devenue folle ». Celle-ci, enfoncée dans un puits de deux kilomètres de profondeur, est l’objet d’un véritable culte dirigé par Mémé Oudgoul, à la fois vieille sorcière plus que centenaire, Baba Yaga nucléaire et héroïne de la Seconde Union soviétique pour ses actions de liquidatrice sur les sites irradiés.
Mais le principal dirigeant du kolkhoze Terminus radieux est son mari, Solovieï, le sorcier-dictateur qui tire son pouvoir de sa capacité à plonger dans le feu nucléaire et à naviguer dans les rêves d’autrui. Solovieï, sournois, violent et autoritaire, est aussi un père jaloux qui étouffe ses trois filles sous ses attentions incestueuses.
Pendant ce temps, Iliouchenko part à bord d’un convoi ferroviaire peuplé de soldats et de prisonniers, sans qu’aucun d’eux ne sache plus vraiment qui appartient à quelle catégorie. Le train erre à travers la steppe à la recherche de la terre promise soviétique, un hypothétique goulag. Le voyage de cette version anarcho-communiste du Vaisseau fantôme est ponctué de haltes où l’on récite les plus beaux poèmes du répertoire marxiste-léniniste.
Les différentes récits s’entremêlent, les personnages secondaires se racontent et livrent chacun un pan de l’histoire de cette Seconde Union soviétique, de sa chute et de la survie dans cet univers post-apocalyptique. Le temps s’étire ; d’errants, les personnages deviennent des ermites, ils retournent à la forêt, à la nature qui, petit à petit, reprend ces droits sur ces terres autrefois ravagées par l’homme.
Terminus radieux est sans aucun doute possible l’un des plus beaux romans sur l’Humain mis à nu au milieu d’un monde débarrassé de la civilisation.
Jean-François SEIGNOL Première parution : 18/1/2015 nooSFere
SEUIL (Paris, France), coll. Fiction & Cie
Dépôt légal : août 2014
Première édition
Roman, 624 pages, catégorie / prix : 22 €
ISBN : 978-2-02-113904-4
Format : 14,0 x 20,5 cm
Genre : Science-FictionCe roman a obtenu le Prix Médicis 2014.
Dépôt légal : août 2014
Première édition
Roman, 624 pages, catégorie / prix : 22 €
ISBN : 978-2-02-113904-4
Format : 14,0 x 20,5 cm
Genre : Science-FictionCe roman a obtenu le Prix Médicis 2014.