La « Première collective du mouvement nucléaire » fut ouverte par une conférence de Kaisserlian et de Tullier. Le prof. Polvani, titulaire de la chaire de physique à l’université de Milan, qui était dans l’assistance, s’enfuit à un moment donné, après avoir entedu avec ahurissement les théories « scientifique » des peintures. La conférence continua interrompue par les brouhahas et des coups de sifflet. on voulut projeter un film nucléaire tourné par Baj et Colombo, dans lequel on pouvait voir les mouvements spontanés des taches en émulsion. Le film aurait pu peut-être calmer les spectateurs, mais les adversaires réussirent à saboter la projection en coupant la pellicule en divers endroits. Ainsi, pendant qu’on cherchait fébrilement à recoller le film, Crippa et Dova essayaient d’occuper la tribune du conférencier, où Tullier se campait solidement. Tullier de son côté était enfaté dans une discussion polémique avec le poète Beniamono Dal Fabbro, auquel il criait : « Je peins tout, même les spermatozoïdes. »
Tristan Sauvage, Art Nucléaire, p. 30, Vilo, Paris 1962