Pour évaluer l’habitabilité d’une planète, les astronomes se basent essentiellement sur ce qu’ils en connaissent de notre exemple particulier. Ainsi la présence d’eau liquide est évidemment considérée comme un incontournable. Aujourd’hui, des chercheurs de l’université de Californie à Santa Cruz (États-Unis) suggèrent que l’abondance d’uranium et de thorium — des éléments radioactifs à vie longue — apparaît, pour une planète rocheuse, comme un facteur clé de cette habitabilité.
Les chercheurs expliquent en effet que sur Terre, la décroissance des éléments radioactifs tels que l’uranium et le thorium fournit suffisamment de chaleur pour, d’une part, entraîner la tectonique des plaques et d’autre part, générer un champ magnétique persistant. « Il a longtemps été spéculer que le chauffage interne de la Terre entraîne la tectonique des plaques, ce qui crée un cycle du carbone et une activité géologique comme le volcanisme, qui produit une atmosphère », précise Natalie Batalha, astrophysicienne, dans un communiqué. « Et la capacité de retenir une atmosphère est liée au champ magnétique — qui par ailleurs nous protège directement des vents solaires et des rayons cosmiques —, qui est également entraîné par le chauffage interne. »
Lorsque l’abondance en uranium et en thorium est trop importante, les simulations montrent que la planète ne parvient pas à maintenir un effet dynamo. Les éléments radioactifs se retrouvent en effet dans le manteau. Cette chaleur excédentaire agit comme un isolant qui empêche le noyau de monter suffisamment en température pour que des mouvements convectifs produisent un champ magnétique. Une activité volcanique trop importante nuit également au développement de la vie. À l’inverse, lorsqu’uranium et thorium se font trop rares, la planète apparaît comme géologiquement morte.
Nathalie Meyer, Futura science
© Credits: NASA/JPL-Caltech