Empaillé

C’est une dont les œuvres ne sont pas en place ; elles ne peuvent pas ou ne peuvent plus l’être, parce qu’elles ont été irradiées. Jusqu’à l’accident nucléaire de Fukushima, le 11 2011, elles étaient présentées au musée d’Histoire et de Folklore de la ville de Futaba, située à quatre kilomètres de la centrale. La ville a été entièrement évacuée et aujourd’hui désignée «zone de retour difficile». Que faire de ces choses ( empaillés, objets rituels traditionnels, outils artisanaux…), dépositaires de la des populations locales ? Dans les diffusés au centre d’art parisien Kadist, l’artiste Hikaru Fujii pose la question à des conservateurs, des scientifiques et des philosophes dont certains ont entrepris, quelques mois après la catastrophe, un sauvetage sauvage des collections du musée de Futuba, laissées «à la merci de la nature ou des sauvages, confie l’un d’eux. Sans électricité, les musées de la zone n’étaient plus climatisés : cela signifiait que les objets finiraient par moisir et se détériorer. Pendant ce temps, les professionnels des musées ne pouvaient faire ce pour quoi ils étaient formés», c’est-à-dire prendre soin des pièces. Ils y sont donc allés, en prenant certes toutes les précautions, mais dans des conditions rocambolesques.

Judicaël Lavrador, Libération, 1er juillet 2019

Hikaru Fujii, Les Nucléaires et les Choses à la Kadist Art Foundation, 21, rue des Trois-Frères, 75018. Jusqu’au 28 juillet.

Image : © Takamitsu Yoshino

http://archivesgamma.fr/2015/01/08/empaille