« Les fûts ont été enterrés entre les pays de Fornachya et Balburi. Remplis d’une substance mélangée, de sable et de boue. D’autres fûts, venus du nord de l’Italie, ont été déchargés dans la région de Merka. Les plantes ont changé de couleur, beaucoup d’animaux sont morts », écrit un témoin éthiopien. Ilaria Alpi et son cameraman, qui enquêtaient à ce sujet, ont été assassinés à Mogadiscio, le 20 mars 1994.
En partant du mystérieux assassinat de la journaliste de la télévision italienne, Ilaria Alpi et de son cameraman, survenu le 20 mars 1994, à Mogadiscio, Barbara Carazzolo, Alberto Chiara et Luciano Scalettari ont enquêté pendant cinq ans. Ils viennent de cosigner un livre, une enquête minutieuse qui dévoile, témoignages et documents à l’appui, les coulisses d’un trafic de mort – le “Projet Urano”. A partir de 1987, l’Italie s’est retrouvée au centre d’un vaste carrefour de transferts illégal de déchets nocifs vers des pays pauvres situés essentiellement sur le continent africain. “Sur le territoire de Villa Beru, entre les pays de Fornachya et Balburi, des fûts ont été enterrés. Ils sont remplis d’une substance mélangée, constituée par du sable et de la boue nucléaire… Dans la région de Merka plusieurs fûts ont été déchargés, ils proviennent du Nord de l’Italie. Personne ne sait ce qu’ils contiennent. Dans cette région plusieurs plantes ont changé de couleur et beaucoup d’animaux sont morts », écrit un témoin éthiopien. Les documents qu’il a rédigés comportent aussi des plans avec la localisation de différents endroits où auraient été enterrées les substances toxiques et radioactives en provenances de pays comme l’Italie, l’Allemagne, la France, la Russie…