Lors de l’explosion nucléaire, une grande partie des matériaux en surface est pulvérisée et vaporisée par l’extrême chaleur dégagée par son contact avec le sol. Ces débris sont entraînés dans le nuage en champignon caractéristique des bombes nucléaires. Quand il se condense, ce matériau génère une grande quantité de fines particules.

À l’intérieur se trouvent des résidus radioactifs qui se condensent, auxquels s’ajoute souvent la suie d’incendies. Selon les scientifiques, plus de la moitié de la radioactivité émise par une explosion nucléaire peut se retrouver piégée dans ces débris.

La pluie noire désigne un phénomène observé après les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki. Ce sont les retombées radioactives prenant la forme d’une pluie tombant après le bombardement. Cette dernière est noircie par les cendres et les poussières radioactives.  Une fois tombée, la pluie noire s’infiltre partout, sur les vêtements, la peau, contamine l’eau potable et la nourriture et est à « l’origine de contamination radioactive massive », rappelle la chaîne de télévision américaine CNN .

Cette pluie noire peut retomber moins d’une heure après l’explosion. Les conséquences pour les survivants de la bombe sont nombreuses, dont les cancers dus aux radiations.

En mars dernier, le gouvernement japonais reconnaissait 136 682 victimes comme hibakusha, en comptant ceux de Nagasaki, cible de la seconde attaque nucléaire, le 9 août 1945. Quelque 140 000 personnes avaient péri sur le coup et dans les mois suivants à Hiroshima et 74 000 à Nagasaki. Une reconnaissance tardive qui arrive à point nommé alors que le 75e anniversaire de ces deux bombardements est prévu dans quelques jours.

Edouard Lamort, Ouest-France, 30 juillet 2020

Image :« Pluie noire » Shohei Imamura, 1989 ou les conséquences ravageuses du nuage radioactif d’Hiroshima. La Rabbia