Les raisons pour lesquelles Robert Oppenheimer choisit de nommer le site d’essai de la première bombe atomique « Trinity », en référence à un poème métaphysique de l’Angleterre jacobéenne, ne sont pas claires. « Bats mon cœur, Trinité de Dieu ; car déjà / Tu frappes, respires, brilles et cherches à corriger ; / Que je puisse m’élever, tenir debout, vaincre et plier devant / Ta force qui rompt, souffle, brûle et me renouvelle. » (John Donne). Image : Berlyn Brixner, “Trinity blast with burn hole in film”.
Le nom de code Trinity fut proposé par le physicien Robert Oppenheimer dirigeant le laboratoire de Los Alamos en référence à un poème de John Donne sur la Trinité.
« La raison pour laquelle j’ai choisi ce nom n’est pas claire, répondit Oppenheimer, mais je sais quelles pensées étaient dans mon esprit. Il y a un poème de John Donne, écrit juste avant sa mort, que je connais et que j’aime. D’elle une citation :
As West and East
In all flat Maps—and I am one—are one,
So death doth touch the Resurrection.
Comme l’Ouest et l’Est
Dans toutes les cartes plates – et j’en suis un -, je ne fais qu’un,
Ainsi la mort touche-t-elle la Résurrection.
« Cela ne fait toujours pas une Trinité, poursuit Oppenheimer, mais dans un autre poème de dévotion plus connu, Donne dit, Batter my heart, three person’d God;—.’ Beyond this, I have no clues whatever.”
Oppenheimer pourrait être obscur, pour ne pas dire condescendant. Il savait certainement pourquoi il a choisi de nommer le site d’essai d’après un poème du poète métaphysique prééminent de l’Angleterre jacobéenne.
Batter my heart, three-person’d God, for you
As yet but knock, breathe, shine, and seek to mend;
That I may rise and stand, o’erthrow me, and bend
Your force to break, blow, burn, and make me new.
Image : Berlyn Brixner, Trinity blast with burn hole in film