Empyreume

M.10410-2

Johann C. Dippel aurait disséqué des centaines d’animaux, exhumé des cadavres , tenté de faire migrer une âme d’un corps à l’autre.Une légende tenace fait de lui l’inspiration du Frankenstein de Mary Shelley. L’huile qui porte son nom (Oleum empyreumaticum) est une décoction d’os, de graisse, de sang, de corne, de peau et de poils de bêtes bouillis. Avec elle, l’alchimiste pense avoir mis à jour l’élixir de longue vie. En 1706, à Berlin, quelques grammes de cette huile revigorante furent incorporés à une préparation de laque rouge, donnant vie au bleu de Prusse. En 1963, le médecin et pharmacologue croate Vladimir Nigrovic découvrit que le bleu de Prusse favorisait l’élimination du césium radioactif chez les rats. On s’en sert depuis pour traiter hommes et bêtes en cas d’accident nucléaire.

Branche de bois de hêtre, argilite, vertèbres humaines, nanoparticule d’or sur silice, bleu de Prusse, bleu de cobalt, rouge de mercure. Dimension variable.

 

Le projet étant secret, les employés de l’usine ignoraient ce qu’ils faisaient exactement: «Mes parents, qui travaillaient à l’usine, ne savaient pas exactement ce qui y était fabriqué. Mais tous savaient que c’était quelque chose de dangereux», se souvient Alla Vetoshkina, une habitante de Sillamäe. Le lac situé à proximité, dans les eaux duquel les déchets… Lire la suite Sillamäe