Appauvri

D.1999-2

L’OTAN A CONFIRMÉ, dans une lettre adressée à l’ONU, que ses avions avaient bien utilisé, comme plusieurs associations de protection de l’environnement l’en avaient alors accusé, des munitions à l’uranium appauvri durant les raids, au printemps 1999, contre la Serbie. Selon le secrétaire général de l’Alliance atlantique, George Robertson, ancien ministre britannique de la défense durant la campagne « Force alliée », qui a débuté le 24 mars 1999, un total de quelque 31 000 munitions à l’uranium appauvri ont été tirées contre des blindés serbes au Kosovo.

L’OTAN A CONFIRMÉ, dans une lettre adressée à l’ONU, que ses avions avaient bien utilisé, comme plusieurs associations de protection de l’environnement l’en avaient alors accusé, des munitions à l’uranium appauvri durant les raids, au printemps 1999, contre la Serbie. Selon le secrétaire général de l’Alliance atlantique, George Robertson, ancien ministre britannique de la défense durant la campagne « Force alliée », qui a débuté le 24 mars 1999, un total de quelque 31 000 munitions à l’uranium appauvri ont été tirées contre des blindés serbes au Kosovo.

Ce type d’armement a été mis en oeuvre pour la première fois durant la campagne « Tempête du désert », contre l’Irak, début 1991. Au Kosovo, ce sont les canons GAU-8 Avenger des avions d’attaque A-10 Fairchild, surnommés « tueurs de chars », qui ont utilisé des obus de 30 mm ( armor piercing incendiary). Ces API dispersent des sous-munitions à forte capacité de pénétration des blindages, dont l’enveloppe est fabriquée à partir d’uranium appauvri. Provenant des usines d’enrichissement, cet uranium, qui est censé être moins radioactif que l’uranium naturel, est un revêtement métallique très lourd et très résistant, qui procure une capacité de pénétration des blindages accrue par rapport au tungstène. Ce type d’armement n’est prohibé par aucune convention internationale, même s’il est aujourd’hui soupçonné, notamment par l’Irak, de provoquer des décès, des malformations chez les enfants et des problèmes de stérilité.

M. Robertson a précisé que les A-10 avaient majoritairement tiré leurs obus dans la zone de l’autoroute qui reliait Pec à Prizren, dans les régions de Klina et Prizren et au nord d’une ligne Suva Reka-Urosevac. Les API font partie du lot normal des armements transportés par l’A-10.

Plusieurs pays de l’OTAN possèdent ce genre de munitions. La France, en particulier, a mis au point des obus à flèche de 120 mm à l’uranium appauvri pour le canon du char Leclerc. Le Leclerc, dont une trentaine d’exemplaires sont actuellement en dotation dans les unités françaises et émiraties au Kosovo, n’a pas eu à tirer à ce jour. Le ministre de la défense, Alain Richard, a récemment expliqué à des députés qui l’interrogeaient que ces armes ne sont pas toxiques. – (AFP, AP.)

https://www.lemonde.fr/archives/article/2000/03/24/l-otan-a-tire-31-000-obus-a-uranium-appauvri-au-kosovo_3614639_1819218.html

http://archivesgamma.fr/2022/05/03/appauvri