Henri Becquerel a 43 ans. Un homme doux et modeste. Son grand-père s’était pris de passion pour la phosphorescence lors d’un voyage à Venise, en découvrant la lagune éclairée par des algues luminescentes. Il avait élevé des vers luisants et collectionné des minéraux fluorescents, dont des cristaux d’uranium. Son père, passionné par la photographie, est le premier à mettre en évidence la partie ultraviolette du spectre solaire. Henri identifie le rayonnement radioactif en disposant des sels d’uranium sur une plaque photosensible, marquée, sans avoir vu le jour.
Henri Becquerel a 43 ans. C’est un homme modeste et doux. La communauté scientifique apprécie sa culture, la finesse de son jugement et ses talents d’expérimentateur, mais il apparaît davantage comme un continuateur plutôt qu’un créateur. On le connaît surtout comme le troisième membre de la dynastie des Becquerel qui, depuis le début du siècle, se succèdent tant à l’Académie qu’au Muséum.
Son grand-père Antoine-César (1788-1878), après avoir combattu dans la guerre d’Espagne, s’était lancé dans la physique. Il y avait laissé une oeuvre considérable, notamment sur l’électricité. Il s’était pris de passion pour la phosphorescence lors d’un voyage à Venise, en découvrant la lagune, illuminée par des algues luminescentes. Cette passion l’avait mené jusqu’à élever des vers luisants, et à faire une collection de minéraux fluorescents dont des cristaux d’uranium. Son père, Alexandre-Edmond (1820-1891) avait préféré démissionner de l’École Normale Supérieure et de l’Ecole Polytechnique pour devenir l’assistant de son propre père au Muséum. Il laisse une œuvre considérable. Passionné par la photographie, il a le premier mis en évidence la partie ultraviolette du spectre solaire. Il était l’expert mondial en matière de phénomènes de luminescence, fluorescence et phosphorescence.
Premier dispositif de Becquerel. Les sels d’uranium sont dans des tubes de verre. On voit le carton noir qui enveloppe les plaques photo (cf. texte du 24 février 1896 : « Les expériences que je rapporte ont été faites avec les radiations émises par des lamelles cristallines de sulfate double d’uranyle et de potassium [SO4 (UO) K +H20] » (…) « On enveloppe une plaque photographique Lumière, au gélatino-bromure, avec deux feuilles de papier noir très épais, tel que la plaque ne se voile pas par une exposition au Soleil, durant une journée ».)
Cliché Bibliothèque de l’Ecole polytechnique
Un des premiers clichés de Becquerel. Il a placé un médaillon métallique entre le carton et la plaque photo. En sombre, on observe l’impression de la plaque photo, plus forte à la verticale des sels d’uranium (Figure 1), mais atténuée par le métal du médaillon placé au centre (cliché Bibliothèque de l’Ecole polytechnique).
https://journals.openedition.org/bibnum/848
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