Le bâtiment mesure 300 m de long, 50 m de haut. À l’intérieur, des dizaines de faisceaux lasers convergent vers une sphère d’aluminium et de béton de 300 tonnes. Le projet Mégajoule est l’un des principaux éléments du programme militaire français Simulation, destiné à assurer la pérennité de la dissuasion nucléaire de la France après l’arrêt définitif des essais nucléaires en conditions réelles. Il s’agit aussi du laser le plus énergétique au monde.
Frank Niedercorn, Les Échos, 18 juillet 2019
Le bâtiment mesure 300 mètres de long pour 50 mètres de haut. A l’intérieur des dizaines de faisceaux laser convergent vers une sphère d’aluminium et de béton de 300 tonnes. C’est dans cet espace de 10 mètres de diamètre qu’on simule le fonctionnement d’une arme nucléaire en concentrant les tirs laser sur une bille de deutérium-tritium. Le projet Laser Mégajoule, ou LMJ, est un des principaux éléments du programme militaire français Simulation, destiné à assurer la pérennité de la dissuasion nucléaire de la France après l’arrêt définitif des essais nucléaires en conditions réelles. Il s’agit du laser le plus énergétique au monde. Pour recevoir ce gigantesque équipement la région bordelaise l’emporte en 1995 sur Bruyères-le-Chatel, en Ile-de-France.
En octobre 2019, la direction des applications militaires du CEA a réalisé la première expérience de fusion nucléaire au laser mégajoule. 48 faisceaux laser ont été mis en œuvre simultanément pendant trois milliardièmes de seconde sur une micro-cible pour réussir la première expérience de fusion nucléaire au laser mégajoules. Cette micro-cible était composé d’une cavité en or contenant une bille remplie de deutérium. Le laser chauffe les parois en or qui se détende en émettant un rayonnement X. En absorbant ce rayonnement les couches externes de la bille chauffent et se détendent à leur tour ce qui entraîne la compression brutale du deutérium par contre réaction.