Le stockage Cigéo sera exploité pendant une centaine d’années. À ce titre, le système d’observation et de surveillance de ce stockage nécessitera l’alimentation électrique de capteurs installés à 500 mètres de profondeur, dans les alvéoles de stockage des déchets radioactifs. Pour cela, les recherches actuelles privilégient des systèmes autonomes par rapport à des
dispositifs par câbles qui imposeraient non seulement une intrusivité importante du fait du passage des câbles au travers de différentes barrières du stockage (alvéoles, scellements et roche environnante), mais également des risques d’altération des câbles dans le temps (coupure notamment).
Les batteries nucléaires ont attiré l’intérêt des chercheurs depuis les premières phases du développement nucléaire en particulier du fait de leur longue durée de vie potentielle et de leur autonomie. Ces dernières décennies, la technologie dominante a été celle des Générateurs Thermoélectriques à Radio-isotopes (RTG en anglais) qui convertissent la chaleur issue de la désintégration des radio-isotopes en électricité via « l’effet Seebeck ». Les RTG ont déjà été employés avec succès lors de missions spatiales mais également pour des applications terrestres (approvisionnement en énergie de certains phares, de balises costales ou de
stations météo à distance). Dans ces systèmes, différents isotopes comme le plutonium 238 et surtout le strontium 90 ont été utilisés comme sources de chaleur. Ces deux éléments sont toutefois difficiles à obtenir et peuvent présenter un risque de prolifération.
Dans le cadre de ses activités de retraitement du combustible nucléaire usé, Orano (anciennement Areva) est amené à récupérer notamment de l’américium 241 : ce radioélément constitue une source de puissance thermique bien moindre que le plutonium 238 mais sa demi-vie est en
revanche beaucoup plus étendue, assurant une production d’énergie à long terme.
https://www.andra.fr/sites/default/files/2018-08/Andra_Fiches%20Demantelement_RTG_VF.pdf