Les cèdres du Japon piègent la moitié de l’iode-131. Les poussières sur lesquelles sont accrochés les radionucléides adhèrent plus ou moins en fonction de la granularité des aiguilles. Avec le temps, la canopée des résineux va contaminer les sols forestiers. Les éléments radioactifs s’enfonceront dans le sol. À 30 centimètres de profondeur, ils seront capturés par le réseau racinaire, d’où ils seront renvoyés vers la cime des arbres.
Les cèdres et les cyprès du Japon – les deux principales essences de résineux de la forêt – ont intercepté les mêmes quantités de césium. En revanche, le cèdre piège la moitié de l’iode 131 en suspension dans l’air et le cyprès un quart. «Quand on les regarde au microscope, il peut y avoir autant de différences entre les aiguilles de différents conifères qu’entre des côtes rocheuses et des plages de sable», assure Pierre-Marie Badot. Les poussières sur lesquelles sont accrochés les radionucléides adhèrent plus ou moins en fonction de la granularité des aiguilles. Avec le temps, la canopée des résineux va donc contaminer les sols forestiers, constatent les chercheurs. Au fil des années, les éléments radioactifs s’enfonceront dans le sol. «Quand ils auront atteint entre 25 et 30 centimètres de profondeur, ils seront capturés par le réseau racinaire et se retrouveront dans les parties aériennes des arbres», explique Pierre-Marie Badot. C’est ce qui se passe actuellement avec les dépôts radioactifs de Tchernobyl, alors que la radioactivité du césium a considérablement décru.