Traces radioactives des doigts de Marie Curie
En décembre 1984, le physicien Jean Teillac (1920-1994), ancien chercheur à l’Institut du radium, qui avait soutenu une thèse sous la direction d’Irène Joliot-Curie, apprend, alors qu’il est devenu Haut-Commissaire à l’Energie atomique, que le cahier d’expériences de Marie Curie pour la période 1904-1906, avait été « détourné » par une personne inconnue et qu’il venait d’être vendu à l’Hôtel Drouot.
Ce cahier d’environ 120 pages avait été acquis pour la somme de 450.000 francs (68.602 €) par un éditeur américain qui avait manifesté son intention de le mettre en vente page par page. Chaque page serait, pour la circonstance, certifiée « authentique », et commercialisée sous une présentation luxueuse au prix annoncé d’environ 20.000 francs l’unité (3048 €).
[…]
le fameux cahier lui fut remis en décembre 1984 sur lequel il pratiqua lui-même au Vésinet une autoradiographie, page à page, ainsi que des analyses qualitatives et quantitatives par spectrométrie gamma pour identifier les éventuels éléments radioactifs déposés sur le papier et en évaluer la « quantité ». Ces expertises furent réalisées dans ses laboratoires sans discontinuer du 26 décembre au 6 janvier 1985.
Elles mirent en évidence non seulement des empreintes digitales « radioactives » (dues au au radium 226 en déséquilibre avec ses descendants radioactifs de la chaine de l’uranium 238) mais aussi la radioactivité de l’encre utilisée : on distingue en effet des lettres et des chiffres sur les autoradiographies…
L’histoire « du » Cahier de laboratoire de Marie Curie (1867-1934)
Traces radioactives des doigts de Marie Curie