En 1972, des scientifiques français ont mis en évidence l’existence de réacteurs nucléaires naturels datant d’environ 2 milliards d’années à Oklo au Gabon. Des analyses de routine sur un échantillon provenant de la mine d’uranium d’Oklo mirent en évidence un déficit anormal en isotope 235 : alors que la proportion naturelle de cet isotope est de 0,72%, des valeurs jusqu’à 0,44% furent obtenues. La découverte de traces des produits de fission de l’uranium confirma l’existence de ces réacteurs nucléaires naturels. En effet, du néodyme et de ruthénium de composition isotopique différente de la composition isotopique naturelle et proche de celle des produits de fission de l’uranium furent trouvés sur le site. On estime qu’environ 500 tonnes d’uranium se seraient désintégrées sur plusieurs centaines de milliers d’années, générant environ 100 millions de MWh, ce qui correspond à l’énergie consommée par environ 7 millions de foyers français pendant un an. Les réacteurs nucléaires d’Oklo sont les seuls réacteurs nucléaires naturels connus à ce jour, mais il pourrait en exister d‘autres.
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Image : Vue de l’une des zones des réacteurs naturels d’Oklo au Gabon – Crédit photo : CEA/Hosatte